Question de Mme CHAUVIN Marie-Christine (Jura - Les Républicains) publiée le 17/12/2020
Mme Marie-Christine Chauvin attire l'attention de M. le Premier ministre sur les très vives inquiétudes de la société nationale des meilleurs ouvriers de France (SNMOF) quant aux nouvelles conditions d'organisation de ce concours.
Ce concours existe depuis 1924. Il permet l'attribution du titre « un des meilleurs ouvriers de France » (UMOF) dans plus de 200 métiers. Suite à la pandémie de la Covid-19, les inscriptions au 27ème concours UMOF ont été prolongées jusqu'au 31 mai 2020.
Or, le comité d'organisation des expositions du travail (COET) a souhaité revoir les modalités de son action dans le but affiché d'offrir davantage d'équité et de renforcer l'égalité des chances.
Elle s'interroge alors sur le doublement du prix de l'inscription au concours qui passe de 100 à 200 euros avec l'impossibilité pour un candidat qui ne peut aller au bout de sa démarche de se faire rembourser les frais d'inscription.
Elle se demande aussi si les solutions de financements prévues ne sont pas trop élevées.
C'est le cas pour les inscrits au concours en statut « salarié ». Deux parcours complets s'offrent à eux pour la première période du concours (octobre 2020 à décembre 2021) : des épreuves qualificatives avec un coût de 1 200 € pour le premier et de 2 140,80 € pour le second avec les situations apprenantes en optionnelles. En cas de qualification, il faut ajouter la deuxième période (janvier 2022 à décembre 2022) avec un nouveau financement à prévoir pour les épreuves finales. Face à cet état de fait, les candidats sont vivement incités par le comité d'organisation des expositions du travail (COET) à demander à leur entreprise une prise en charge globale allant d'octobre 2020 à décembre 2022 par le biais de l'opérateur de compétences (OPCO).
C'est le cas également pour les inscrits au concours en statut « chefs d'entreprise artisanale ou pour les conjoints collaborateurs ou associés ». Devant le coût plus qu'élevé, les candidats sont vivement incités à demander la prise en charge de leur formation via le fonds d'assurance formation des chefs d'entreprise artisanale (FAFCEA) ou à prendre personnellement en charge leur parcours professionnel.
La situation actuelle trouve son origine dans la réduction de la participation financière de l'État au budget du comité d'organisation des expositions du travail (COET) et par la réforme de la taxe d'apprentissage.
C'est pourquoi elle souhaite que lui soit précisé en quoi consistent ces formations optionnelles appelées situations apprenantes qui sont ajoutées lors du parcours de qualification et de l'épreuve finale avec un coût prévu de 940,80 €.
Elle s'interroge également de savoir si ce concours, qui apparaît de plus en plus comme pratiquant une sélection par l'argent avant même que la moindre épreuve ne soit passée, ne dissuaderait pas finalement les futurs candidats de s'inscrire et n'irait pas à l'encontre de la volonté affichée des organisateurs d'aller vers plus d'équité et de justice sociale.
Elle lui demande donc ce qu'il compte faire pour remédier à cette situation préoccupante afin que les futurs candidats au concours UMOF puissent continuer la chaîne car ce titre et ce col bleu blanc rouge sont une des plus belles vitrines pour le savoir-faire et le rayonnement de la France. Accéder à ce titre, c'est accéder à la reconnaissance de ses pairs, à la notoriété et à l'admiration du grand public. La société nationales des meilleurs ouvriers de France (SNMOF) souhaiterait pouvoir être pleinement rassurée quant au devenir de ce concours.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 11/02/2021
La promotion de l'excellence professionnelle à la française à travers l'examen conduisant au diplôme « un des meilleurs ouvriers de France » est une préoccupation de l'État et, dans ce cadre, le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports a maintenu sa subvention annuelle à l'association COET-MOF depuis plusieurs années. Les candidats, sous réserve d'être âgés de vingt-trois ans à la clôture des inscriptions, s'inscrivent volontairement, sans distinction entre les salariés et les entrepreneurs, et sans condition de formation ou de diplôme. Le règlement du droit d'inscription ouvre aux candidats, sans autre contribution pécuniaire imposée, l'accès aux épreuves qualificatives, aux épreuves finales sous réserve d'être qualifiés et, en cas de réussite, au titre. Le droit d'inscription à l'examen est de la compétence du COET-MOF. Il a été fixé, dans des formes régulières, à un montant de 200 euros pour la 27ème session (décision du conseil d'administration, approuvée par l'assemblée générale du COET-MOF du 17 avril 2019). La grande difficulté et la durée des épreuves qualificatives et finales d'une part, et le faible taux de réussite des candidats (25 % de candidats retenus à l'issue des qualificatives et 20 % de lauréats à la fin des épreuves) d'autre part, conduisent de nombreux candidats à rechercher des formations ou des aides complémentaires. Cette demande a suscité, depuis plusieurs années, des offres privées de coaching ou de formation, au coût souvent très élevé.
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