Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - INDEP) publiée le 17/12/2020
Question posée en séance publique le 16/12/2020
M. le président. La parole est à Mme Colette Mélot, pour le groupe Les Indépendants République et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
Mme Colette Mélot. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, l'année 2020 aura été, pour de nombreux étudiants, synonyme d'enseignement à distance, d'isolement social et de fins de mois difficiles. À l'âge de tous les possibles, l'horizon semble, pour certains, s'être réduit aux murs d'une chambre d'étudiant et aux appels téléphoniques de la famille et des amis, parfois aussi aux files de distribution d'aide alimentaire.
Les universités sont parmi les derniers lieux à rester fermés lors de cette deuxième vague, avec les salles de théâtre, les cafés et restaurants, les cinémas et les salles de sport. Aussi saluons-nous l'annonce par le Gouvernement d'une reprise progressive, dès le 4 janvier, des cours en présentiel dans les universités.
La vie étudiante devrait reprendre son cours, mais de nombreuses incertitudes subsistent. Nous disposons encore de peu de recul pour évaluer les conséquences de la scolarité à distance sur les résultats scolaires et le niveau des futurs diplômés, alors que tous les étudiants n'ont pas accès à une connexion internet stable ou au matériel informatique nécessaire pour suivre les cours. Par ailleurs, le manque d'interactions sociales pèse sur leur quotidien, et peu d'étudiants bénéficient d'un accompagnement psychologique, la France ne disposant que d'un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants. Enfin, de nombreux jeunes s'interrogent sur la reconnaissance de leur diplôme par les professionnels, compte tenu des conditions actuelles d'apprentissage et des difficultés à accéder à un stage ou à une expérience à l'étranger.
Madame la ministre, cette séance de questions d'actualité vient clore une année bien particulière pour les 2,7 millions d'étudiants de France, parmi lesquels les risques de décrochages pédagogiques massifs sont réels, plus particulièrement pour les néobacheliers. Face à ce constat alarmant, quel bilan dressez-vous et quelles perspectives pouvez-vous offrir aux étudiants à l'issue de ce deuxième confinement ?
Par ailleurs, vous êtes favorable à la création de milliers d'emplois étudiants, à titre d'accompagnement durant cette période difficile. De fait, le besoin de soutien est urgent ! Pouvez-vous nous fournir des éléments de calendrier pour la mise en place de ce dispositif ? (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 17/12/2020
Réponse apportée en séance publique le 16/12/2020
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice Colette Mélot, je vous remercie de votre question, qui me permet d'adresser à l'ensemble des étudiants un message de soutien. De soutien, nous le savons tous, ils ont grand besoin. C'est pourquoi nous avons entendu leurs demandes, certaines étant relayées par cette assemblée.
Ainsi, le Premier ministre a décidé de doubler le nombre de psychologues dans les établissements universitaires et de mettre à la disposition des étudiants 60 assistantes sociales supplémentaires. De même, les fonds d'aide d'urgence destinés à les accompagner vont être doublés.
Vous avez raison : la question du vivre ensemble se pose également, à l'issue d'une année 2020 aux conséquences terribles sur les projets de vie étudiante. C'est la raison pour laquelle nous recrutons dans les Crous 1 600 étudiants référents, chargés de maintenir le lien social avec ceux qui sont le plus en difficulté ; nous avons fait diligence, tant et si bien que presque tous sont déjà recrutés.
Par ailleurs, 20 000 tuteurs sont en cours de recrutement dans l'enseignement supérieur. Nous travaillons avec les établissements pour simplifier encore les procédures en la matière, afin que les tuteurs soient sur le terrain dès janvier. Car, oui, nous devons faire revenir les étudiants les plus fragiles au contact de leurs enseignants dans les universités.
Je rappelle toutefois que les universités, pendant ce deuxième confinement, n'ont pas fermé ; au contraire, elles sont restées ouvertes pour les travaux pratiques et toutes les activités nécessairement présentielles, mais aussi pour continuer d'offrir aux étudiants le plus en difficulté ou en fracture numérique, sur réservation, l'accès aux salles de ressources et aux bibliothèques.
Le Gouvernement est à l'écoute sur ces questions et très attentif à l'éducation et au futur emploi de nos jeunes ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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