Question de Mme VENTALON Anne (Ardèche - Les Républicains-A) publiée le 24/12/2020

Mme Anne Ventalon attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur les nombreux problèmes persistant dans l'entretien du réseau de téléphonie filaire.

À l'heure où les Français ont l'obligation de privilégier le télétravail, de nombreux habitants des zones rurales subissent toujours les affres d'un réseau filaire hors d'âge, dysfonctionnel, et même dangereux pour les personnes isolées ou fragiles.

Tandis qu'Orange, l'opérateur historique, est tenu d'intervenir en 48 heures, les délais des réparations se comptent en semaines, quand de simples ouvertures de ligne réclament des mois.
Dernièrement ce sont, après beaucoup d'autres, les communes ardéchoises de Cros-de-Géorand, Saint-Martial et Aizac qui ont eu à subir cette impéritie.

En France, la loi considère le service universel des communications électroniques comme un service public : toute personne peut en faire la demande et bénéficier d'un raccordement fixe à un réseau ouvert au public, et disposer de la fourniture d'un service téléphonique de qualité.
En 2017, Orange a été désignée par le ministre de l'économie, et pour une durée de trois ans, comme opérateur chargé de fournir les prestations « raccordement » et « service téléphonique » du service universel.

En 2018, l'autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), constatant qu'Orange, l'opérateur historique, ne respectait toujours pas ses obligations, l'a mis en demeure d'apporter les indispensables améliorations sur plusieurs indicateurs, notamment les délais de raccordement et de traitement des pannes.

Faute d'investissement et d'une quelconque volonté de la part d'un opérateur qui mise sur le déploiement de la fibre et de la 5 G, aucune amélioration notable n'a été apportée depuis.
L'État a signé en 2017 une convention de trois ans avec l'opérateur Orange pour en assurer l'effectivité, en pilotant le contrôle du service avec des indicateurs nationaux.

Celle-ci étant arrivée à échéance le 27 novembre 2020, elle souhaite savoir si le Gouvernement entend inscrire dans la prochaine convention des critères plus lisibles permettant d'apprécier la situation propre à chaque département, seule manière de résorber enfin les problèmes anachroniques de la téléphonie fixe en zone rurale.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès des ministres de l'économie, des finances et de la relance, et de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la transition numérique et des communications électroniques publiée le 20/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 19/01/2021

Mme la présidente. La parole est à Mme Anne Ventalon, auteure de la question n° 1429, adressée à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance.

Mme Anne Ventalon. Le 30 octobre dernier, Bruno Le Maire déclarait : « Le télétravail est la règle ; le reste, c'est l'exception. »

Pour de nombreux habitants de la ruralité, particulièrement en Ardèche, cette exception relève de l'ordinaire. Particuliers, entreprises, collectivités, personnes isolées ou fragiles, tous subissent encore et toujours les déboires d'un réseau filaire obsolète et dysfonctionnel.

En 2021, l'accès à une téléphonie fixe de qualité ne devrait pas être une chance, mais un droit garanti, comme l'eau ou l'électricité. Hélas, l'entretien désastreux du réseau en cuivre empêche de nombreux abonnés de bénéficier du service universel de téléphonie, qui est pourtant dû par l'opérateur historique Orange. Tandis que ce dernier est tenu d'intervenir en quarante-huit heures, les délais pour les réparations se comptent en semaines ; en outre, de simples ouvertures de ligne réclament des mois. Ainsi, la demande de raccordement dans la commune de Limony en Ardèche, qui date de l'an dernier, n'a toujours pas abouti à ce jour. Dernièrement, ce sont les communes ardéchoises d'Aizac, de Saint-Martial et du Cros-de-Géorand qui ont eu à subir cette impéritie : fils au sol, poteaux tombés, réactivité médiocre et délais de traitement des pannes extravagants.

En 2017, l'opérateur Orange a été désigné par le ministre de l'économie pour piloter le contrôle du service au moyen d'indicateurs nationaux, et ce pour une durée de trois ans. En 2018, l'Arcep, constatant qu'Orange ne respectait pas ses obligations, l'a mis en demeure d'apporter les indispensables améliorations concernant plusieurs indicateurs, notamment les délais de raccordement et d'intervention.

Faute d'investissement et d'une quelconque volonté de la part d'un opérateur qui mise sur le déploiement de la fibre et de la 5G, aucune amélioration notable n'a été constatée depuis.

Vous avez vous-même déclaré qu'il y avait urgence et missionné une députée sur ce sujet. Or la convention entre l'État et Orange est arrivée à échéance le 27 novembre 2020. Ma question concerne donc le cahier des charges de la convention qui doit la remplacer. Inscrirez-vous des critères plus lisibles permettant d'apprécier la situation propre à chaque département, pour enfin résorber les problèmes de la téléphonie fixe en milieu rural ?

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance et de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la transition numérique et des communications électroniques. Madame la sénatrice, vous évoquez un problème qui concerne beaucoup de nos concitoyens.

Comme vous l'avez dit, le Gouvernement et les opérateurs ont un objectif extrêmement ambitieux en matière de déploiement de la fibre, qui doit conduire à une forme de service universel et à un accès de tous à la fibre d'ici à la fin de l'année 2025. Dans cette attente, beaucoup de territoires, beaucoup de Françaises et de Français dépendent encore du téléphone fixe et du réseau en cuivre pour communiquer. Ce réseau reste donc absolument indispensable pour eux. Il était régi par un service universel dans le cadre de la convention entre l'État et Orange, qui a légalement pris fin le 4 décembre dernier.

Dans le courant de l'année passée, le projet de loi Ddadue transposant la directive européenne qui encadre les modalités d'application du nouveau service universel aurait dû être voté. Or, compte tenu de la crise de la covid-19, vous n'avez pu voter ce projet de loi qu'à la fin décembre. Nous sommes dans une période de transition en quelque sorte, où le précédent service universel a pris fin et le nouveau service universel n'est pas encore défini.

Les services de l'État, en lien avec les opérateurs et les collectivités territoriales, travaillent extrêmement dur à la définition de ce nouveau cadre, dont il est probable d'ailleurs qu'il doive s'adapter à la réalité quotidienne des territoires. Cela signifie, pour être extrêmement concret, qu'il faudra probablement plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour circonscrire ce nouveau cadre. Or il est hors de question de laisser nos concitoyennes et nos concitoyens qui sont aujourd'hui coupés du téléphone ou souffrent de l'insuffisante qualité du réseau cuivre sans solution. C'est pourquoi l'Assemblée nationale a décidé de confier une « mission flash » – d'une durée d'un mois – à la députée Célia de Lavergne, afin qu'elle puisse, en cela appuyée par les services de mon ministère, formuler des propositions au Gouvernement, en lien avec les différents acteurs.

Nous voulons faire en sorte d'apporter une réponse rapide à l'ensemble des Français. Il y a urgence absolue dans ce domaine : il nous faut déployer rapidement la fibre et le réseau mobile, mais nous devons aussi, en attendant que la fibre soit généralisée à l'ensemble du territoire, maintenir une bonne qualité du réseau en cuivre.

Mme la présidente. La parole est à Mme Anne Ventalon, pour la réplique.

Mme Anne Ventalon. Je resterai attentive à vos décisions et à vos actions. Gardons en tête que nous sommes en état d'urgence, que la téléphonie fixe est un droit, la qualité du service une nécessité et un devoir.

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