Question de M. TEMAL Rachid (Val-d'Oise - SER) publiée le 19/11/2020

Question posée en séance publique le 18/11/2020

M. Rachid Temal. Monsieur le Premier ministre, 1 328 537 décès dans le monde, 46 273 en France : tel est le bilan à ce jour de la pandémie causée par la covid. Je n'oublie pas non plus les femmes et les hommes sortis de nos hôpitaux qui vivent aujourd'hui avec des séquelles. Permettez-moi, à cet égard, de remercier les personnels de santé de leur engagement sans faille, malgré le contexte plus que difficile.

La crise planétaire affecte l'humanité tout entière sur les plans social, économique et démocratique. Pour autant, dans ce marasme, une lueur d'espoir vient de naître avec l'annonce, par plusieurs laboratoires, de la mise à disposition prochaine de vaccins efficaces. Il nous faut saisir cet espoir et nous y préparer.

D'ailleurs, la priorité absolue définie dès le 9 juillet dernier par le conseil scientifique est d'anticiper et de disposer d'un plan national de vaccination.

Aussi, monsieur le Premier ministre, mes questions sont les suivantes : quels engagements la France a-t-elle pris avec les laboratoires précités ? Quelle part des commandes européennes sera disponible pour les Français ? Quels sont les publics prioritaires ? Quel sera le coût ? Quid de la logistique et du calendrier de vaccination des Français ? Quelle est la mobilisation de la recherche française dans ce dispositif ? Quelle aide apporter aux pays en développement ? Enfin, quelle concertation mener avec l'ensemble des acteurs – je pense notamment aux personnels de santé et aux collectivités – pour faire en sorte que ce plan soit efficace ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement publiée le 19/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 18/11/2020

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État, porte-parole du Gouvernement.

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur Rachid Temal, je vous remercie d'avoir rappelé le bilan, ainsi que d'avoir évoqué – je crois que nous ne le faisons pas suffisamment – les séquelles importantes avec lesquelles nos concitoyens hospitalisés en raison de la covid-19 repartent chez eux. Nous disposons aujourd'hui de trop peu de recul pour savoir combien de temps ils garderont ces séquelles.

Vous avez raison : dans ce contexte, les progrès réalisés par la recherche sont des lueurs d'espoir face à l'épidémie. Il faut le dire, parce que celles-ci sont rares.

Vous avez également raison de poser la question de la préparation de notre pays, comme de l'ensemble des pays du monde, à l'arrivée d'un vaccin qui permettra de vacciner la population.

Sur ce point, nous avons déjà avancé. Nous avançons avec prudence, parce que nous en sommes encore aux essais de phase III, avec des résultats préliminaires, dont les détails ne sont pas tous connus de nos agences de santé, qu'elles soient européennes ou françaises. Il nous faut donc être prudents. Oui à l'espoir, mais il ne faudrait pas « vendre du rêve » sur un court terme qui pourrait ne pas se concrétiser

D'abord, au niveau européen, plusieurs centaines de millions de doses de vaccin ont été préréservées auprès de cinq laboratoires, un sixième contrat étant en cours de finalisation. Quelque 90 millions de doses l'ont déjà été pour notre pays.

Ensuite, nous avons « mis de côté » 1,5 milliard d'euros dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, que le Sénat vient d'examiner, pour payer une première partie des vaccins.

Par ailleurs, un travail logistique est en cours pour garantir que le vaccin pourra être acheminé jusqu'à nos concitoyens. Il s'agit d'identifier des centres, des transporteurs, des conditions de transport, sachant que les différents vaccins ne nécessitent pas les mêmes conditions de stockage et de transport. À cet égard, nous travaillons sur plusieurs scénarios.

Enfin, vous avez posé la question importante des publics cibles et prioritaires. Sur ce point, nous avons saisi la Haute Autorité de santé et le Comité consultatif national d'éthique, qui nous rendront leurs conclusions dans les prochains jours. C'est à la lumière de leur travail que nous serons en mesure de communiquer des informations sur ce sujet. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Rachid Temal, pour la réplique.

M. Rachid Temal. Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'État, de ces premières réponses.

Personne ne parle ici de « vendre du rêve » !

Je note que le conseil scientifique évoque la nécessité d'un plan national de vaccination depuis le 9 juillet dernier et que, à ce jour, vous avez, certes, quelques premières réponses, mais encore beaucoup d'interrogations, dont certaines sont normales.

Cependant, je réitère ma question : les personnels de santé et les collectivités, par exemple, sont-ils d'ores et déjà associés ? Je pense qu'il serait peut-être nécessaire de réunir, sous l'autorité du Premier ministre, un « Grenelle » ou une forme de « convention citoyenne » sur la question du plan. C'est une nécessité absolue pour sortir de cette pandémie, mais aussi pour contrer le complotisme, qui ne cesse de progresser.

J'en appelle donc à l'organisation de cette grande convention. Elle est, à mon avis, importante. (Applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées du groupe RDPI.)

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