Question de Mme ESTROSI SASSONE Dominique (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 05/11/2020

Question posée en séance publique le 04/11/2020

M. le président. La parole est à Mme Dominique Estrosi Sassone, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Dominique Estrosi Sassone. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. « Dites à mes enfants que je les aime » : tels sont les derniers mots prononcés par Simone, lâchement assassinée, comme Nadine et Vincent, en plein cœur de la basilique Notre-Dame de Nice par ce terroriste immigré tunisien, islamiste radical.

La France veut aujourd'hui déclarer la guerre à l'islamisme politique, qui entend détruire nos valeurs, nos libertés et notre civilisation. Mais la France se donne-t-elle vraiment les moyens de mener cette guerre ?

L'immigration n'est pas la cause première du terrorisme, mais les trois derniers attentats que nous venons de vivre nous confirment qu'elle en est l'une des conditions. Il est temps de mettre un terme au désordre migratoire.

M. Philippe Pemezec. Tout à fait !

Mme Dominique Estrosi Sassone. Chaque année, 300 000 personnes, essentiellement issues des pays musulmans, entrent légalement en France, auxquelles il faut ajouter 150 000 demandeurs d'asile.

Aussi, je vous le demande solennellement, monsieur le Premier ministre : êtes-vous prêt à revoir les critères d'obtention du droit d'asile, si souvent détourné ?

Êtes-vous prêt à réduire au maximum le regroupement familial, que votre gouvernement a souhaité étendre aux mineurs étrangers isolés ?

M. Philippe Pemezec. Très bien !

Mme Dominique Estrosi Sassone. Êtes-vous prêt à remettre à plat, totalement, le droit des étrangers, pour que nous nous donnions vraiment les moyens d'expulser ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)


Réponse du Premier ministre publiée le 05/11/2020

Réponse apportée en séance publique le 04/11/2020

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Jean Castex, Premier ministre. Madame la sénatrice, je choisis, là encore, de vous répondre,…

Mme Laurence Harribey. Nous voyons cela !

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Il ne répond qu'à la droite !

M. Jean Castex, Premier ministre. … compte tenu de la gravité du sujet et de votre terre d'élection, où je me rendrai samedi prochain.

J'ai, avec vous tous, une pensée pour les victimes odieusement et lâchement assassinées à Nice. Ces trois victimes, hélas, font suite à d'autres, trop nombreuses !

Vous m'interrogez légitimement sur la politique que le Gouvernement conduit face à cet ennemi qui, permettez-moi de vous rectifier, nous a déclarés la guerre, à nous. Je le répète devant la Haute Assemblée, il faut clairement identifier cet ennemi. C'est la première condition pour gagner une guerre, ce que nous ferons.

Cet ennemi a un nom. Il s'agit non pas de tous les étrangers, comme vous l'avez vous-même reconnu, ni de tous les musulmans, mais des tenants de l'islamisme radical, qui ont des connexions à l'étranger et des relais en France, y compris parmi des citoyens de nationalité française. Nous devons traquer ces personnes, quelles qu'elles soient.

J'entends, d'ailleurs depuis de nombreuses années, qu'il faut pour cela modifier la loi, voire davantage. Je ne ferai pas l'injure au Sénat, ou au Parlement en général, de dénombrer le nombre de textes législatifs qui sont intervenus en la matière, toutes majorités politiques confondues.

Notre rôle, madame la sénatrice, est de veiller à l'effectivité et à l'application des lois existantes ; et je puis vous dire que c'est ce que nous faisons. Bien sûr, le corpus législatif mérite d'être adapté, notamment s'agissant des réseaux sociaux, ce support dont se servent les ennemis de la République pour la frapper.

En la matière, vous avez tout à fait raison, il faut revoir la réglementation. Mais il faudra surtout l'appliquer. Il faudra renforcer les moyens de suivi des réseaux sociaux et ceux du renseignement, ce que nous avons très largement fait et que nous allons continuer à faire.

Vous le savez, d'ailleurs, bien avant l'odieux attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le Président de la République avait annoncé un projet de loi qui, vous le verrez, sera très ambitieux pour renforcer nos outils de lutte contre cet ennemi.

M. Philippe Pemezec. Des actes !

M. Jean Castex, Premier ministre. Voyez, monsieur le sénateur : aujourd'hui encore, nous avons dissous une association ! Nous faisons de même tous les mercredis. Un par un, nous débusquerons ces lâches, parce que ce sont des lâches, qui se servent de fausses associations et qui s'introduisent dans des mosquées où des imams radicaux prêchent, non pas la religion, mais la haine. Un par un, nous les traquerons ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Dominique Estrosi Sassone, pour la réplique.

Mme Dominique Estrosi Sassone. Monsieur le Premier ministre, je regrette que vous n'ayez absolument pas répondu aux trois questions que je vous ai posées concernant les flux migratoires massifs.

Aujourd'hui, cette immigration massive fragilise notre pays. Si nous voulons relever ensemble le défi commun de la lutte contre le terrorisme – nous sommes tous unis autour de cet objectif, parce que, tous, nous voulons défendre la France –, alors, il faut aussi réguler ces flux.

C'est ainsi, également, que nous parviendrons à relever le défi de l'intégration et à refaire communauté. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mmes Françoise Gatel et Valérie Létard applaudissent également.)

- page 8223

Page mise à jour le