Question de Mme DEMAS Patricia (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 26/11/2020
Mme Patricia Demas attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur une proposition que les professionnels de l'immobilier des Alpes-Maritimes ont bien voulu lui soumettre à la suite de la tempête Alex.
Cette dernière a le 2 octobre 2020 conduit à la destruction d'équipements publics essentiels à la vie des Vallées, mais aussi de nombreux logements.
L'actuel cadre juridique des locations meublées à usage de résidence principale, qui impose une durée de bail d'un an avec tacite reconduction obligatoire au bénéfice du locataire, n'est pas de nature à inciter les bailleurs à louer à des personnes ayant subi de tels drames, leur solvabilité étant objectivement obérée.
Le bail mobilité est un bail meublé qui pourrait être adapté à leur situation, dans la mesure où il est suffisamment souple dans sa durée - librement fixée jusqu'à dix mois.
Or son champ d'application défini par la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 du code de l'urbanisme n'est pas à ce jour ouvert aux victimes de catastrophes naturelles.
Elle souhaiterait savoir si son extension ne pourrait pas être envisagée, pendant un certain délai et lorsque l'état de catastrophe naturelle aurait été reconnu sur le territoire de la commune concernée.
Cela permettrait aux bailleurs et aux locataires de bénéficier du dispositif de garantie des loyers Visale, expression de la solidarité nationale qui serait opportune dans ces situations exceptionnelles.
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Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 16/12/2020
Réponse apportée en séance publique le 15/12/2020
Mme le président. La parole est à Mme Patricia Demas, auteure de la question n° 1381, adressée à Mme la ministre de la transition écologique.
Mme Patricia Demas. Monsieur le ministre, ma question, qui s'adressait à la ministre de la transition écologique, porte sur une proposition que les professionnels de l'immobilier des Alpes-Maritimes ont bien voulu me soumettre à la suite de la tempête Alex, qui, vous le savez, a dévasté les vallées de ce département.
Cet épisode climatique a, le 2 octobre dernier, conduit à la destruction d'équipements publics essentiels à la vie des vallées, ainsi que de nombreux logements.
L'actuel cadre juridique des locations meublées à usage de résidence principale, qui impose une durée de bail d'un an avec tacite reconduction obligatoire au bénéfice du locataire, n'est pas de nature à inciter les bailleurs à louer à des personnes ayant subi de tels drames, leur solvabilité étant objectivement obérée.
En revanche, le bail mobilité est un bail meublé qui pourrait être adapté à leur situation, dans la mesure où il est suffisamment souple dans sa durée, librement fixée jusqu'à dix mois. Or son champ d'application, défini par la loi du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi du 23 décembre 1986, n'est pas, à ce jour, ouvert aux victimes de catastrophes naturelles.
Je souhaiterais savoir, monsieur le ministre, si son extension ne pourrait pas être envisagée pendant un certain délai, lorsque l'état de catastrophe naturelle aurait été reconnu sur le territoire d'une commune. Cela permettrait aux bailleurs et aux locataires de bénéficier du dispositif de garantie des loyers Visale, expression de la solidarité nationale, qui serait opportune dans ces conditions exceptionnelles.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'encourager, je l'espère, des propositions émanant de professionnels de l'immobilier en faveur des vallées sinistrées.
Mme le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Madame la sénatrice, Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, qui ne pouvait être présente, m'a chargé de vous répondre.
Créé par la loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (ÉLAN), le bail mobilité est défini à l'article 25-12 de la loi du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs.
En effet, il tire sa spécificité du fait qu'il est dérogatoire aux règles de droit commun applicables à la location de logement meublé, ce qui favorise la mobilité et permet de satisfaire aux besoins temporaires de logement. Cela implique que son champ d'application soit encadré : il n'est accessible qu'aux personnes en mobilité professionnelle, en l'occurrence au locataire justifiant d'une formation professionnelle, en études supérieures, en contrat d'apprentissage, en stage, en engagement volontaire dans le cadre d'un service civique, en mutation professionnelle ou en mission temporaire.
En parallèle, le dispositif de garantie des loyers Visale est accessible à tout public éligible au bail mobilité, mais avec un champ plus large. Il s'adresse à l'ensemble des jeunes entre 18 ans et 30 ans ou aux salariés de plus de 30 ans dans une situation de nouvelle embauche ou de mutation. Il bénéficie également aux ménages logés par un organisme d'intermédiation locative.
Il convient de rappeler qu'il s'agit d'un dispositif pensé et mis en uvre au bénéfice des salariés, financé par Action Logement dans le cadre de la convention quinquennale avec l'État sur l'utilisation de la participation des employeurs à l'effort de construction.
Les victimes de catastrophes naturelles ne sont pas éligibles au bail mobilité pour ce seul motif, et une modification législative serait nécessaire pour aller plus loin. Une adaptation du périmètre du dispositif Visale ne nécessite pas le même formalisme, et pourrait peut-être mieux répondre aux besoins locaux que vous identifiez.
L'État vient de relancer, voilà quelques jours, une négociation globale avec Action Logement, notamment pour adapter les dispositifs d'intervention du groupe afin d'accompagner le plan de relance. Dans ce cadre, la garantie Visale sera abordée. Je vous propose d'étudier si la prise en compte de la situation des victimes de catastrophes naturelles serait envisageable dans ce contexte.
Mme le président. La parole est à Mme Patricia Demas, pour la réplique.
Mme Patricia Demas. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse, qui est encourageante au regard de la situation que j'évoquais. Effectivement, le bail mobilité permet de bénéficier de cette souplesse pour nous adapter aux urgences que mon département a connues, et que je ne souhaite à aucun autre département. Cela étant, j'ai compris qu'il fallait envisager une modification législative. Nous veillerons attentivement à ce que cette évolution soit possible. Je note en parallèle la touche d'optimisme que vous avez apportée en évoquant la garantie Visale.
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