Question de Mme PROCACCIA Catherine (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 29/10/2020
Mme Catherine Procaccia attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le manque de moyens et d'effectifs policiers dans certaines communes du Val-de-Marne et notamment à Champigny-sur-Marne.
Le samedi 10 octobre 2020, le commissariat de Champigny-sur-Marne a été attaqué pour la troisième fois en deux ans. Les policiers sont extenués, les habitants n'en peuvent plus. Au-delà des dégâts matériels considérables qui résultent de chaque nouvelle attaque, c'est bien la tranquillité et la sécurité des habitants du Bois-l'Abbé qui ne sont pas assurées.
À Champigny, 160 fonctionnaires de police sont affectés au commissariat alors que de nombreux arrondissements parisiens bénéficient de 200 à 250 fonctionnaires à population égale. Le quartier du Bois-l'Abbé étant considéré comme un quartier de reconquête républicaine, elle s'interroge sur la cohérence des moyens mis en place pour assurer la sécurité des habitants.
De même, le Gouvernement a déjà mis en place la mutualisation de certains commissariats la nuit notamment dans le Val-de-Marne, ce qui a pour conséquence de devoir élargir la portée d'actions de certains d'entre eux. De fait, la mutualisation des commissariats de Fontenay, Vincennes et Nogent impose aux fonctionnaires de police de couvrir, la nuit, un territoire de 240 000 habitants, ce qui est considérable et ne permet pas une connaissance précise du terrain, ni une efficacité des interventions.
Ainsi, alors que des attaques sur des policiers ou des commissariats sont de plus en plus récurrentes, elle souhaiterait savoir comment il entend répondre aux demandes des élus locaux, qui réclament que l'État assure pleinement sa fonction régalienne en affectant les moyens policiers nécessaires au maintien de l'ordre public dans des territoires où l'insécurité est grandissante.
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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 18/02/2021
Au cours de la soirée du 10 octobre 2020, des individus munis de matériels pyrotechniques et de barres de fer ont pris pour cible les locaux du commissariat de Champigny-sur-Marne ainsi que les fonctionnaires de police. Ces événements ont occasionné de nombreuses dégradations matérielles : des traces d'impact ont été constatées sur la façade du bâtiment abritant le commissariat de police ; la première épaisseur de verre sécurisé de la porte d'entrée a été entièrement détruite ; deux fenêtres ont été brisées ; trois véhicules de police et trois véhicules de particuliers ont été endommagés. Même si aucun policier n'a été physiquement blessé, deux d'entre eux se sont vu reconnaître 3 et 5 jours d'incapacité temporaire de travail au titre du retentissement psychologique de l'attaque. Grâce à l'exploitation des images de vidéoprotection et aux investigations effectuées par la sûreté territoriale du Val-de-Marne, 3 personnes formellement impliquées ont été placées en garde à vue, déférées et mises en examen. Deux d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt en maison d'arrêt et le 3ème individu sous contrôle judiciaire. L'enquête est toujours en cours. S'agissant des effectifs, la circonscription de sécurité de proximité (CSP) de Champigny-sur-Marne dispose, hors renforts départementaux, d'un policier pour 490 habitants, ce qui correspond à un taux supérieur à la moyenne du département (un policier pour 571 habitants). En fonction des contextes, la circonscription peut bénéficier de renforts départementaux et des circonscriptions voisines. Concernant les véhicules d'intervention, le parc automobile a augmenté entre 2019 et 2020 et le commissariat dispose désormais de deux véhicules supplémentaires. Le commissariat bénifiera par ailleurs, du plan de renouvellement massif des véhicules de la Police Nationale. En outre, la circonscription bénéficie du seul quartier de reconquête républicaine (QRR) du département. Au sein de ce QRR, 38 policiers ont été déployés afin d'assurer une présence sécurisante pour la population et de lutter de façon plus ciblée contre la délinquance, notamment contre le trafic de stupéfiants. Depuis sa création le 24 septembre 2018, 181 faits relatifs aux stupéfiants ont été constatés contre 287 durant le même nombre de jours qui précède la création du QRR, soit une diminution de 37 %.
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