Question de Mme FÉRET Corinne (Calvados - SER) publiée le 15/10/2020
Question posée en séance publique le 14/10/2020
M. le président. La parole est à Mme Corinne Féret, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
Mme Corinne Féret. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, à la veille de la journée nationale de mobilisation dans la santé, je veux relayer ici les inquiétudes, le découragement, voire la colère des personnels soignants de l'hôpital public, mais aussi des établissements médico-sociaux.
Avec la progression de l'épidémie de covid et l'arrivée de la deuxième vague, vous avez annoncé l'ouverture possible de 12 000 lits de réanimation. Mais vous n'avez pas précisé quels moyens humains supplémentaires seraient prévus pour prendre en charge les malades.
Les personnels soignants manqueront, car non seulement ils quittent aujourd'hui l'hôpital public, mais les recrutements sont de plus en plus difficiles. Et ce ne sont pas les mesures du Ségur de la santé qui rendront ces métiers attractifs, ni les annonces de renoncement aux congés qui motiveront les personnels.
Je tiens à insister sur la situation particulière des personnels des établissements sociaux et médico-sociaux, exclus des récentes revalorisations salariales. Ce sont près de 40 000 agents de la fonction publique hospitalière qui ne bénéficieront pas du bonus de 183 euros ! Cette différence de traitement suscite un sentiment d'injustice, alors même qu'elles et ils ont été très mobilisés pendant la crise sanitaire.
Monsieur le ministre, comment comptez-vous répondre aux attentes de ces personnels, de tous ces hommes et de toutes ces femmes dont le dévouement et le grand professionnalisme ne sont plus à démontrer, mais qui sont aujourd'hui épuisés et inquiets ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement publiée le 15/10/2020
Réponse apportée en séance publique le 14/10/2020
M. le président. La parole est à M. le porte-parole du Gouvernement.
M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Madame la sénatrice Corinne Féret, je vous prie d'excuser Olivier Véran : après avoir répondu à Mme Cohen sur le même thème, il a dû quitter cette séance de questions.
Comme il l'a souligné, le Ségur de la santé marque un progrès majeur pour notre système de santé et pour nos personnels hospitaliers.
On peut considérer qu'il faudrait faire encore davantage ou qu'il faudrait faire autrement, mais on ne peut pas nier qu'une augmentation de 200 euros net pour tous les agents, et encore plus importante pour certains, soit un progrès majeur et un moyen de renforcer l'attractivité de l'hôpital public. On ne peut pas nier non plus que financer la création de 15 000 postes et de 4 000 lits supplémentaires à l'hôpital soit un progrès.
Vous le savez, sous le précédent gouvernement, j'étais conseiller au ministère de la santé. Ces moyens supplémentaires, nous en aurions rêvé ! (Protestations sur les travées du groupe SER.) Oui, j'assume de le dire : nous aurions rêvé de pouvoir donner ces moyens supplémentaires à l'hôpital public !
Aujourd'hui, nous y arrivons, à la faveur, certes, de cette crise. Sans doute celle-ci a-t-elle permis à la société, au Gouvernement, aux responsables politiques d'ouvrir davantage les yeux sur la situation de l'hôpital. Peut-être est-elle une occasion d'avancer encore plus vite que prévu dans la stratégie Ma santé 2022.
En tout cas, il faut reconnaître le progrès majeur, historique, qui a été accompli. Il n'y a pas eu ces dernières années, ni même ces dernières décennies, un tel progrès, aussi rapide, pour l'hôpital public, ses moyens de fonctionnement et les conditions salariales de ses personnels. Ce sont des raisons d'espérer que notre système hospitalier et notre système de santé avancent avec confiance vers l'avenir. (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à Mme Corinne Féret, pour la réplique.
Mme Corinne Féret. Monsieur le ministre, je ne voudrais pas vous manquer de respect, mais entendez-vous les alertes des professionnels de santé ? Entendez-vous leur inquiétude, au-delà de leur colère ? Oui, leur inquiétude face à la deuxième vague qui arrive, ainsi que leur questionnement sur les moyens humains qui manquent ? En Île-de-France et partout ailleurs, dans nos départements, ils nous en parlent !
Dans quelques jours, nous aurons à débattre des moyens alloués à la santé publique dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Nous vous attendons, nous attendons le Gouvernement sur des annonces essentielles pour concrétiser des moyens supplémentaires ! (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
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