Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UC) publiée le 16/07/2020
M. Michel Canevet attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé quant à la problématique du nombre de gynécologues médicaux en France, qui prennent en charge la contraception, les troubles du cycle, la ménopause, la stérilité, le diagnostic et le suivi des tumeurs, contrairement aux médecins obstétriciens qui s'occupent, eux, des grossesses et des accouchements.
Malgré l'importance de leur rôle pour la santé des femmes -près de 30 millions de femmes sont en âge de consulter-, le nombre de gynécologues médicaux formés chaque année est très insuffisant.
Si depuis 2003, le nombre de postes d'internes ouverts en gynécologie médicale a connu une augmentation sensible, passant de 20 postes en 2003 à 82 en 2019, celui-ci reste insuffisant, ne serait-ce qu'au regard du remplacement de ces médecins spécialistes qui partent en retraite chaque année sans pouvoir être remplacés. Conséquence : de plus en plus de femmes ne trouvent plus de gynécologues ou attendent des mois pour un rendez-vous, et les jeunes filles ont les plus grandes difficultés à avoir accès à un gynécologue médical.
Face à cette situation, les conséquences sont lourdes pour les femmes qui se trouvent confrontées à l'épuisement progressif des effectifs, notamment chez pour les plus jeunes qui ont besoins de conseils en matière d'éducation et de prévention, et bien entendu en matière de suivi tout au long de leurs vies.
Aussi, afin de remédier à cette situation, il lui demande si des mesures sont envisagées, notamment en termes de postes d'internes ouverts pour la formation de nouveaux gynécologues médicaux.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/04/2022
Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre +14% toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrites dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30%). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.
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