Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Oise - SOCR) publiée le 16/07/2020
Mme Laurence Rossignol attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la raréfaction grandissante des effectifs de gynécologues médicaux en exercice.
En effet, entre 2007 et 2017, c'est une baisse de 41,6 % des professionnels qui a été enregistrée par le conseil national de l'ordre des médecins. Aujourd'hui, le territoire ne compte plus que 923 gynécologues médicaux pour près de 30 millions de femmes en âge de consulter (soit un gynécologue pour plus de 32 000 femmes). Onze départements français en sont totalement dépourvus, tandis que quatorze d'entre eux ne disposent que d'un seul professionnel.
Cette trop faible démographie médicale empêche une égalité dans l'accès aux soins et constitue donc un véritable enjeu de santé publique.
En effet, comme l'a mis en exergue l'actuelle crise sanitaire, un bon état de santé général permet d'éviter des situations dramatiques. L'accès à la gynécologie médicale, qui par son suivi régulier et à tout âge permet la prévention, le dépistage précoce ainsi que l'obtention de soins adaptés, donne aux femmes de meilleures chances de guérison.
Laisser perdurer cette situation revient donc à mettre en danger la santé des femmes, tout particulièrement celle des plus jeunes, pour qui le travail d'éducation et de prévention en est fortement limité, voire empêché.
Pour lutter contre cette pénurie croissante et garantir de manière effective le droit des femmes à un suivi gynécologique, de nouveaux postes d'internes en gynécologie médicale doivent être ouverts.
Elle lui demande donc quelles mesures concrètes seront mises en place afin de former en nombre suffisant de nouveaux gynécologues médicaux.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/04/2022
Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre +14% toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrites dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30%). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.
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