Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 02/07/2020
M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'importance pour la santé des femmes de leur accès à la gynécologie médicale (GM).
En effet, cette spécialisation médicale occupe une place essentielle en raison de ses actions de prévention contre les cancers du sein et de l'utérus et, plus généralement, en faveur de la santé et de la qualité de vie des femmes. Or, du fait de sa suppression en 1987, puis de son rétablissement en 2003, la profession de gynécologue médical souffre toujours de dix-sept années d'interruption dans la formation de ses médecins, même si le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine a quasiment triplé depuis 2012.
D'après le conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), le nombre de gynécologue médical était de 923 au 1er janvier 2020 alors qu'il y a près de 30 millions de femmes en âge de consulter. Dans onze départements, il n'y avait plus en 2019 aucun gynécologue médical, et un seul dans quatorze d'entre eux
Le nombre de postes d'internes ouverts en GM (82 postes en 2019) reste insuffisant et ne permet même pas de remplacer les médecins partant en retraite.
Par conséquent il lui demande de prendre des mesures volontaristes et urgentes en faveur de la gynécologie médicale afin de répondre à un véritable besoin de santé publique.
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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé
Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/04/2022
Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre +14% toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrites dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30%). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.
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