Question de M. PELLEVAT Cyril (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 02/07/2020
M. Cyril Pellevat attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le manque de gynécologues en espaces ruraux.
La gynécologie médicale est essentielle à la bonne santé des femmes de notre pays. Grâce à un suivi régulier à tout âge, cette discipline médicale permet d'assurer la prévention et le dépistage de maladies potentiellement fatales. Ainsi, il est essentiel que toute citoyenne ait la possibilité de consulter un gynécologue.
Néanmoins, symptôme de la désertification rurale, l'accès à ces médecins spécialistes est très difficile. Les chiffres de l'atlas démographique du conseil national de l'ordre des médecins montrent que la raréfaction des effectifs de gynécologues médiaux en exercice s'est encore aggravée cette année. Entre 2007 et 2017, le nombre de gynécologues médicaux diminue de 41,6 %. Ces chiffres témoignent de la gravité de la situation : en 2019, dans onze départements il n'y avait plus aucun gynécologue médical, et un seul dans quatorze d'entre eux.
C'est en ce moment même que se décide le nombre de postes internes pour la rentrée 2020. L'ancienne ministre de la santé, considérant l'importance de la gynécologie médicale, souhaitait que cette spécialité soit « sanctuarisée ». Il semble logique que le renforcement de ce corps implique une augmentation de ses effectifs.
C'est pourquoi il lui demande quelles sont les mesures envisagées pour assurer la formation de nouveaux gynécologues médicaux.
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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé
Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/04/2022
Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre +14% toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrites dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30%). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.
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