Question de Mme ESTROSI SASSONE Dominique (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 11/06/2020
Mme Dominique Estrosi Sassone interroge M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances et du ministre de l'action et des comptes publics, chargé du numérique, sur la formation aux outils numériques depuis l'école jusqu'à l'université.
Le confinement durant la crise du Covid-19 a démontré que « l'école à la maison » est particulièrement difficile pour les parents mais aussi pour les enfants.
Afin de rendre le système éducatif français plus équitable pour l'ensemble des élèves qui ne reçoivent pas le même savoir numérique par leurs établissements et leurs familles, le Gouvernement pourrait adapter les environnements numériques des écoles primaires, collèges, centres de formation des apprentis, lycées, universités et instituts universitaires technologiques (IUT) pour intégrer un module d'enseignement 100 % en ligne sécurisé et équipé en wifi afin que le numérique devienne une connaissance de base.
En outre, l'État devrait former les enseignants au numérique (outils et usages) en intégrant une formation ad hoc dans le parcours de formation initiale (écoles supérieures du professorat et de l'éducation - ESPE) et rendre obligatoire au moins une formation par an de mise à jour sur le numérique.
Elle lui demande s'il entend avec l'aide du ministère de l'éducation nationale, proposer un plan afin de moderniser et rendre opérant le dispositif des cours à domicile pour toutes les classes d'âge à travers un équipement numérique de l'ensemble des établissements d'enseignement.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 25/03/2021
« Adapter les environnements numériques des écoles primaires, collèges, centres de formation des apprentis, lycées, universités et instituts universitaires technologiques (IUT) pour intégrer un module d'enseignement 100 % en ligne sécurisé et équipé en wifi afin que le numérique devienne une connaissance de base ». Le numérique et l'informatique occupent une place renforcée dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. À l'école primaire, les programmes de mathématiques du cycle 2 (CP, CE1, CE2) et du cycle 3 (CM1, CM2, 6e), comportent une initiation au code dans le cadre du temps scolaire. Au collège, et plus particulièrement au cycle 4, les notions d'algorithmique sont traitées conjointement en mathématiques et en technologie. Depuis la rentrée scolaire 2019, le numérique et l'informatique sont généralisés en seconde et font l'objet, au cycle terminal, d'une spécialité du baccalauréat. Tous les élèves de seconde suivent l'enseignement commun obligatoire « sciences numériques et technologie » (SNT), pendant 1,5 h par semaine. En première et en terminale depuis cette année, la spécialité « numérique et sciences informatiques » (NSI) est proposée dans un peu plus de la moitié des lycées publics, avec un horaire hebdomadaire de 4 h en première et 6 h en terminale. Ces enseignements de lycée placent la France en tête des pays développés en termes de généralisation et de profondeur des apprentissages numériques et informatiques dans l'enseignement du second degré. Si les compétences informatiques sont évaluées dans le cadre habituel des enseignements, il importe de proposer des modalités d'évaluation spécifiques pour les compétences numériques. Dans cette perspective, les ministères de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur ont élaboré un cadre de référence des compétences numériques, inspiré du cadre européen et valable de l'école primaire jusqu'à l'université. Ce référentiel, qui établit une progression des niveaux de maîtrise des compétences numériques, sert de cadre aux évaluations régulières des élèves, qu'il s'agisse de la scolarité obligatoire (inscription dans le livret scolaire en fin de CM2 et de 6ème) ou de la certification réalisée avec la plateforme Pix en fin de cycle 4 et de cycle terminal. La plateforme Pix propose d'améliorer sa maîtrise du numérique et de se tester à partir d'activités en ligne, sous la forme de défis ludiques ancrés dans le monde réel, qui conduisent à manipuler des fichiers et des données, à naviguer sur le web, et à répondre à des questions de culture numérique. Les exercices proposés s'adaptent au niveau de chacun pour une évaluation personnalisée. En fonction des résultats, des tutoriels en ligne sont recommandés pour favoriser les progrès. A travers les espaces Pix Orga, les enseignants peuvent également accompagner leurs élèves de manière ciblée en leur proposant des parcours adaptés à leurs besoins. « Former les enseignants au numérique (outils et usages) en intégrant une formation ad hoc dans le parcours de formation initiale (écoles supérieures du professorat et de l'éducation - ESPE) et rendre obligatoire au moins une formation par an de mise à jour sur le numérique ». Enjeu majeur de ces transformations, la formation des professeurs fait simultanément l'objet d'un renforcement à tous les niveaux. Afin d'accompagner le déploiement en lycée, une formation sanctionnée par un diplôme interuniversitaire (DIU) « enseigner l'informatique au lycée », destinée aux professeurs en exercice volontaire, a été mise en place à compter de février 2019. Cette formation hybride (distancielle et présentielle), concerne plus de 2 000 professeurs formés dans 19 universités. Dans le prolongement de cette action, un nouveau CAPES « numérique et sciences informatiques » a été créé en 2019, avec une première session en 2020. Une agrégation sera également créée d'ici 3 ou 4 ans, délai nécessaire afin notamment de susciter un vivier de recrutement suffisant. Plus largement, sur le plan transdisciplinaire, le numérique et l'informatique sont significativement renforcés dans le dispositif global de formation des professeurs : - dans le cadre des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (INSPE), le référentiel de formation fixe des attendus ambitieux et transversaux sur les ressources, les outils et les usages numériques ; - s'agissant de la formation continue des professeurs, le schéma directeur de la formation continue des personnels fixe des objectifs précis de renforcement des volets numérique et informatique des plans de formation nationaux et académiques, à tous les degrés d'enseignement. La plateforme de formation à distance M@gistère, qui forme d'ores et déjà 250 000 professeurs par an, est également fortement mobilisée ; - enfin, la plateforme PIX fait actuellement l'objet d'une adaptation spécifique aux personnels enseignants visant à certifier leurs compétences numériques, dans le cadre de leur formation initiale ou en cours de carrière. Depuis avril 2020, le réseau Canopé met à disposition de la communauté éducative une offre de formations renforcée à partir de conférences d'experts, de modules d'accompagnement et de formation à distance (webinaires, tutoriels, podcasts, etc.) et d'articles, accessibles à partir de l'espace CanoTech. « Proposer un plan afin de moderniser et rendre opérant le dispositif des cours à domicile pour toutes les classes d'âge à travers un équipement numérique de l'ensemble des établissements d'enseignement ». Dans la continuité du rapport de la Cour des comptes de juillet 2019, il est prévu de « remédier aux inégalités persistantes d'accès aux services numériques » en accélérant l'équipement des écoles du 1er degré en priorité, et des établissements (collèges, lycées). Un socle numérique de base a été construit et discuté avec les collectivités et validé lors des états généraux du numérique en ce qui concerne le socle pour le 1er degré. D'une manière générale il s'agit de doter les écoles et les établissements : - d'un équipement numérique fixe et mobile ; - d'un accès à Internet ; - d'un réseau informatique. Dans le cadre du plan de relance, une réflexion est également en cours sur le déploiement dans les établissements de kits permettant aux professeurs d'assurer leurs cours en visioconférence ou audioconférence, depuis l'établissement ou leur domicile. D'autres crises sanitaires ou les aléas climatiques peuvent conduire à une fermeture temporaire, dans la durée ou perturber de nouveau le fonctionnement des établissements. Développer des dispositifs et des services de télé-enseignement et de soutien à distance gratuits pour les élèves constitue par ailleurs un des axes de réflexion menés par le CNED Académie numérique. Inviter l'ensemble des acteurs à préparer, avec leurs équipes, un plan de continuité pédagogique et/ou administrative pour faire face aux différentes situations susceptibles de se présenter est une piste évoquée dans le cadre des états généraux du numérique. Ce plan pourrait être annexé au document unique d'évaluation des risques (DUER) et au plan particulier de mise en sûreté (PPMS) de l'école ou l'établissement.
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