Question de M. BARGETON Julien (Paris - LaREM) publiée le 18/06/2020
Question posée en séance publique le 17/06/2020
M. le président. La parole est à M. Julien Bargeton, pour le groupe La République En Marche. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM. Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.)
M. Julien Bargeton. Ma question s'adresse à M. Gabriel Attal.
Chacun a en mémoire ceux qui, hébergés dans les établissements accueillant des personnes âgées dépendantes, ont été atteints par la maladie et sont parfois morts sans que leur famille puisse leur rendre visite, soutenus par un personnel courageux et épuisé.
Je voudrais, au travers de cette question, me tourner vers la jeunesse. (Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.) Nous avons choisi collectivement de faire passer l'économie après la santé. Ce choix nous fait honneur, mais il ne doit pas conduire à une rupture entre les générations, à un « décrochage » des jeunes.
Les jeunes actifs seront durement touchés par le chômage qui s'annonce : la masse salariale devrait baisser de 10 %, on s'attend à ce que peut-être 1,2 million d'emplois soient détruits. Derrière ces chiffres terribles, il y a des hommes et des femmes, notamment de jeunes actifs à qui nous avons rendu hommage. Je pense bien sûr aux internes en médecine, mais aussi à toutes les professions qui étaient en première ligne, ainsi qu'aux jeunes qui se préparent à entrer dans la vie professionnelle. Cette étape n'a jamais été simple, mais, avec la crise du coronavirus, l'inquiétude se transforme parfois en anxiété, de nombreux contrats précaires n'ayant pas été renouvelés.
Je suis très attaché au pacte entre les générations. C'est un thème qui m'est cher. Nous devons placer la jeunesse au cœur de la relance. Nous lui devons un plan d'investissement massif dans la formation, l'éducation et tous les domaines la concernant.
Monsieur le secrétaire d'État, quelles solutions envisagez-vous pour faire face à la crise touchant les jeunes et, de manière générale, quels sont les contours de la relance pour la jeunesse de ce pays ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 18/06/2020
Réponse apportée en séance publique le 17/06/2020
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.
M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Bargeton, comme vous, je refuse que la crise puisse alimenter une fracture entre générations.
J'ai été frappé par certains discours qu'on a pu entendre pendant cette crise, présentant les jeunes comme un risque et les personnes âgées comme un poids. Pendant le confinement, on a vu précisément le contraire : des jeunes se sont engagés pour venir en aide à des personnes âgées ou vulnérables qui étaient isolées chez elles, en leur apportant leurs courses ou leurs médicaments ; des personnes âgées, confinées à leur domicile, ont donné de leur temps pour accompagner à distance des enfants, notamment en matière de soutien scolaire.
Ma conviction est donc que cette crise démontre encore davantage la nécessité du lien intergénérationnel et illustre les multiples possibilités de créer des ponts entre générations.
Évidemment, des inquiétudes existent pour les 700 000 jeunes qui doivent entrer sur le marché du travail, pour ceux qui veulent s'engager dans la voie de l'apprentissage, pour les centaines de milliers d'étudiants qui ont l'habitude de travailler l'été pour financer leur année universitaire.
C'est précisément pour répondre à ces inquiétudes, qui sont aussi celles des parents et des grands-parents de ces jeunes, que nous travaillons, avec Jean-Michel Blanquer, Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire. De premières réponses, très fortes, ont été apportées par Mme la ministre du travail en matière d'apprentissage. Ces mesures massives seront suivies d'autres dans les prochaines semaines. Le Président de la République nous a invités, dans son allocution de dimanche dernier, à élaborer sous l'autorité du Premier ministre un grand plan de relance pour la jeunesse.
Il ne s'agit pas uniquement de protéger la jeunesse des risques économiques, mais bien, comme vous l'avez dit, de la placer au cur de la relance. En effet, les entreprises et les secteurs d'activité d'avenir sur lesquels nous allons parier auront besoin de la créativité et de la mobilisation des jeunes pour relever le pays. (Applaudissements sur des travées du groupe LaREM.)
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