Question de Mme FILLEUL Martine (Nord - SOCR) publiée le 28/05/2020

Mme Martine Filleul interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la situation de grande précarité d'étudiants en période du Covid-19.

La précarité étudiante s'est beaucoup développée durant la crise sanitaire. Le confinement a exacerbé les situations difficiles que traversent de nombreux étudiants de notre pays, et ce dans bien des domaines : sur le plan matériel comme le mal-logement ou la malnutrition, mais aussi sur le plan émotionnel et psychologique avec l'isolement notamment.

Avec la crise économique, beaucoup d'entre eux ont également perdu leur emploi étudiant, ce qui contribue à détériorer encore davantage des conditions de vie déjà difficiles.

Si la demande gouvernementale de suspension des loyers par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) pour les étudiants ayant quitté leur chambre temporairement durant la crise est plutôt une bonne mesure, elle lui demande pourquoi avoir exclu du dispositif les étudiants qui n'ont pas eu d'autre choix que de rester dans leur chambre d'étudiant. De plus, elle lui demande si les pertes financières générées par une telle mesure seront compensées par l'État.

Dans ce contexte, elle souhaiterait connaître les mesures que le Gouvernement entend mettre en œuvre pour faire face à l'urgence de la situation pour ces nombreux étudiants.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 08/04/2021

Le confinement et l'état d'urgence sanitaire ont été mis en place par le Gouvernement en mars 2020 afin de protéger la population et de limiter la propagation du covid-19. Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation est entièrement mobilisé pour soutenir les étudiants et limiter les conséquences de la crise. Les résidences étudiantes sont restées ouvertes pour accueillir les étudiants qui n'ont pas pu ou pas voulu rejoindre un domicile familial. Pour les étudiants logés dans les résidences CROUS, le ministère a décidé avec le centre national des œuvres universitaires et scolaires qu'ils n'auraient pas à s'acquitter de leur mois de préavis s'ils avaient quitté leur résidence gérée par un CROUS au moment de l'annonce du confinement et qu'aucun loyer ne serait dû à partir du mois d'avril 2020 pour ces étudiants. L'obligation de respecter le délai de préavis d'un mois pour les résidences CROUS a ainsi été suspendue, permettant ainsi aux étudiants de quitter rapidement leur logement. En revanche, pour les étudiants qui ont continué à occuper leur logement en résidences universitaires gérées par les CROUS, les étudiants paient leur loyer, jusqu'à leur départ. Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation continuera d'accompagner financièrement les CROUS, notamment pour répondre à l'accroissement des difficultés matérielles d'une partie importante de la population étudiante en raison de l'épidémie de covid-19. Une politique active d'accompagnement social des étudiants s'est poursuivie à travers : les recours aux aides spécifiques d'urgence proposées par les CROUS aux étudiants qui en feraient la demande. Les aides spécifiques apportent un soutien complémentaire aux étudiants dans les situations les plus précaires justifiant un accompagnement social renforcé ; l'utilisation de la CVEC, contribution de vie étudiante et de campus perçues par les établissements d'enseignement supérieur et par les CROUS (CVEC) à l'accompagnement social des étudiants, ont permis des actions adaptées dans les domaines de la santé, culture, sport et accueil. Ils ont également été invités à utiliser la CVEC pour financer des actions d'accompagnement social (aides financières d'urgence, aides alimentaires, aides pour lutter contre la précarité numérique, etc.). Ces aides sont accessibles à tous les étudiants qui en font la demande. En plus de l'ouverture de lignes d'écoutes dédiées, le dispositif « santé psy », permet aux étudiants qui en ressentent le besoin de bénéficier d'un soutien psychologique sans avance de frais et entièrement gratuit. Depuis le 10 mars 2021, la plateforme nationale d'accompagnement psychologique « santepsy.etudiant.gouv.fr » est lancée. Cette plateforme recense près de 1300 psychologues volontaires et permet d'accélérer la prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin. La consultation d'orientation avant l'entrée dans le dispositif permet de mesurer l'urgence et d'y répondre. Ce parcours coordonné permet de s'assurer de la bonne orientation et d'inscrire les étudiants concernés dans un parcours de soin mettant en réseau les différents acteurs concourant à la prise en charge de la santé mentale. (Médecins généralistes, services de santé universitaires (SSU), Bureau d'Aide Psychologique Universitaire (BAPU), Centres Médico-Psychologiques, Psychiatres, Centres hospitaliers et psychologues.)  

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