Question de Mme BENBASSA Esther (Paris - CRCE-R) publiée le 21/05/2020

Mme Esther Benbassa attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité de distribuer gratuitement des masques aux personnes les plus précaires de notre pays.

Dans le cadre de la conférence de presse ayant trait aux modalités du déconfinement, en date du jeudi 7 mai 2020, le ministre de la santé a annoncé qu'à partir du 11 mai, 100 millions de masques seraient distribués aux frais de l'État. Selon lui, les personnes pouvant en bénéficier devraient être les soignants, les malades et les plus fragiles de notre Nation.

Parmi ces personnes les plus fragiles, il est primordial que les paramètres de l'âge et de la santé ne soient pas les uniques critères retenus. La question sociale doit aussi être au centre des considérations justifiant la distribution de masques par l'État.

En effet, en attestent les contaminations massives dans certains départements particulièrement pauvres, notamment en Seine-Saint-Denis, il n'est plus à démontrer que nous ne sommes pas tous égaux devant la contamination.

Dans les territoires paupérisés, où les conditions sanitaires sont moins bonnes que la moyenne, où les populations sont plus exposées au virus du fait de la promiscuité et où les hôpitaux sont déjà engorgés en raison de la pandémie, il est nécessaire d'agir en amont et d'assurer autant que possible la protection de leurs populations.

Un dispositif de distribution de masques dans les logements sociaux, dans les logements précaires et insalubres, dans les aires de stationnement des gens du voyage, dans les bidonvilles, ainsi qu'auprès des sans-abri doit être mis en place d'urgence.

De telles précautions pourraient se révéler précieuses, susceptibles de permettre une réduction de la circulation du Covid-19.

La communauté scientifique est formelle : le port du masque devrait a minima réduire le risque de contamination d'environ 80 %. Depuis quelques semaines, le Gouvernement a donc favorisé la fabrication de masques, dont environ 500 millions seront disponibles dans les jours à venir dans les grandes surfaces et les pharmacies. Ils seront payants. Il n'est pas acceptable que les plus précaires et vulnérables de notre pays, ceux qui n'ont pas les moyens financiers de s'en procurer, soient les laissés-pour-compte d'une politique de prévention sanitaire.

Afin de les préserver, l'État doit se mettre à la manœuvre. Ainsi, elle lui demande s'il est prêt à réfléchir à un mécanisme qui ferait bénéficier gratuitement cette catégorie de citoyens de masques, afin qu'ils soient protégés comme il se doit de la contamination.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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