Question de Mme NOËL Sylviane (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 30/04/2020
Mme Sylviane Noël attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation délicate dans laquelle se retrouvent de nombreux assurés sociaux qui ne reçoivent plus leurs rappels en vue du dépistage de leurs cancers.
En 2018, on estimait à 382 000 le nombre de nouveaux cas de cancers en France et à 157 400 le nombre de décès par cancer (67 800 décès par cancer chez les femmes et 89 600 décès par cancer chez les hommes).
Face à ces maladies, le dépistage et la prévention primaire demeurent plus que jamais des armes essentielles et complémentaires pour lutter contre la survenue de ces cancers notamment pour les cancers du sein, colorectaux ou encore du col de l'utérus.
Agir sur les habitudes de vie, quel que soit l'âge, et réaliser un dépistage dès que possible sont autant d'actes qui permettent de détecter des cancers précoces, de petite taille, avant l'apparition de symptômes et de favoriser ainsi les chances de guérison des patients atteints.
Les caisses primaires d'assurance maladie (CPAM), en lien avec les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), jouent ainsi un rôle fondamental au quotidien dans le dépistage et le suivi de ces assurés sociaux, atteints ou pas de cancers.
Or, il semblerait que depuis le début de la crise sanitaire inédite liée au Covid-19 que notre pays traverse, de nombreux assurés sociaux, ne soient plus tenus informés par ces organismes, de leurs rappels en vue du dépistage de l'ensemble de ces cancers.
Cette absence de rappels de la part de ces organismes envers les assurés sociaux engendre alors un retard dans les dépistages de ces cancers qui pourrait, dès lors, avoir des conséquences irrémédiables sur de nombreux Français en compromettant gravement leurs chances de guérison si l'on détecte trop tardivement un cas de cancer.
Aussi, elle souhaiterait que le Gouvernement puisse s'assurer que ces rappels de dépistage de cancers sont bien toujours effectifs en cette période exceptionnelle de crise sanitaire, de manière à garantir le même niveau de santé des Français et à leur permettre d'avoir les meilleures chances de guérir face à ces maladies graves.
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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé
Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 08/10/2020
Il est démontré que 40 % des cancers pourraient être évités grâce aux actions de prévention. La stratégie nationale de santé 2018-2022 est porteuse d'une ambition forte, celle de « faire le choix de la prévention, levier majeur de réduction de la mortalité et de la morbidité évitables ». Les programmes de dépistages organisés des cancers sont des programmes nationaux des politiques de prévention des cancers colorectal, du sein et du col de l'utérus. L'Organisation mondiale de la santé a déclaré une situation de pandémie à coronavirus le 11 mars 2020. Les mesures nationales ont été mises en uvre pour éviter la diffusion de la Covid-19 et assurer la prise en charge des personnes malades. Le parcours de soins des personnes déjà suspectes de cancer du fait d'un dépistage préalable positif et le dépistage ciblé en présence de signe d'alerte ou du fait d'un sur risque, notamment en raison de prédispositions génétiques individuelles, ont été poursuivis en s'adaptant aux situations territoriales. Au regard du risque d'exposition et de dissémination de la Covid-19 et des mesures de confinement en vigueur en période de forte circulation du virus, les invitations de personnes asymptomatiques et sans facteur de sur risque de cancer dans le cadre des programmes de dépistage organisé ont été temporairement suspendues en se fondant sur les recommandations de l'Institut national du cancer. Dès l'annonce du Premier ministre le 28 avril 2020 d'une stratégie nationale de déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020, la reprise des invitations des personnes sans symptôme a été prévue avec pour objectif une diffusion sur tout le territoire national en juin 2020. Cette reprise se fonde sur des recommandations de l'Institut national du cancer.
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