Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 23/04/2020

Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur le projet de relance de l'usine de masques de Plaintel.
En 2018, l'usine de masques FFP2 de Plaintel dans les Côtes-d'Armor était fermée sur décision de la société américaine Honeywell. Ce fut un véritable gâchis industriel, comme notre pays en a connu beaucoup d'autres ces dernières années.

La région Bretagne et le département des Côtes-d'Armor sont depuis plusieurs semaines en contact avec différents acteurs économique et un ancien directeur de l'établissement qui portent un projet de réouverture du site pour contribuer au nécessaire effort national de production de masques face à l'épidémie de Covid-19.
Les besoins en la matière seront durables ; c'est pourquoi il apparaît qu'un tel projet pourrait être un outil stratégique supplémentaire pour reconstruire l'indépendance de notre pays à court, moyen et long termes en matière d'équipements sanitaires.

Très active au moment de la grippe H1N1, l'usine fonctionnait « vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept », selon un ancien employé avec « huit machines, dont cinq supplémentaires », une capacité de production multipliée par cinq et 300 employés pour fabriquer des masques pour la France entière. La production atteignait quelque 200 millions de masques FFP2 par an, une des plus importantes du monde. Elle avait ensuite subi le désengagement de l'État.
Les collectivités étudient par ailleurs les voies juridiques qui permettraient d'associer les citoyens volontaires à l'actionnariat de l'usine, ce qui pourrait apporter quelques garantie sur l'ancrage durable du projet sur le territoire. Une pétition en ligne, signée par plus de 35 000 personnes en moins de quatre jours, a été lancée pour soutenir ce projet, ce qui montre l'adhésion autour de ce projet.

Elle lui demande si le Gouvernement compte apporter son soutien à ce projet de relance du site du Plaintel et s'il est prêt à s'engager sur des commandes de long terme pour assurer la viabilité du site.
Elle lui demande également de bien vouloir lui indiquer si sur le territoire national d'autres sites auraient été recensés pouvant correspondre au même schéma, aux mêmes besoins ; elle lui demande si le Gouvernement a décidé d'une stratégie d'ensemble.

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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Industrie


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Industrie publiée le 14/01/2021

Le 31 mars 2020, le Président de la République a pris l'engagement d'un rétablissement de l'indépendance pleine et entière de la France en masques d'ici la fin de l'année 2020. Il était donc nécessaire de renforcer la capacité de production en France. Plusieurs industriels français ont d'ores et déjà enclenché la création de nouvelles capacités de production pour satisfaire la demande très importante de masques de protection. Début mars la production française de masques chirurgicaux et de FFP2 était de 3,5 millions de masques hebdomadaires. Cette production a atteint fin décembre 100 millions de masques hebdomadaires. Cette augmentation de production n'a pu se réaliser que par la mobilisation des acteurs historiques et le développement de nouveaux projets industriels dont plusieurs sont situés en Bretagne. Pour structurer cette filière industrielle et ancrer la production sur le territoire national, le ministère de l'économie, des finances et de la relance a lancé cet appel à manifestation d'intérêt en avril 2020 pour la réalisation d'unités de production de matériaux filtrants sur le territoire national. Cette matière première, appelée meltblown, est indispensable à la réalisation des masques chirurgicaux et FFP2, puisqu'elle assure la filtration et fait donc barrière au virus. Le meltblown est une matière première stratégique qui est, à ce jour, largement importée de Chine. Dix projets industriels de fabrication de meltblown ont été sélectionnés dans le cadre de cet AMI et vont être subventionnés à hauteur de 30 % de leur projet d'investissement. Le soutien financier de l'État est estimé à 18 millions d'euros pour ces dix projets et permettra de générer près de 250 emplois. Parmi ces dix projets industriels, trois d'entre-deux se trouvent en Bretagne : la COOP des masques à Grâces (Côtes-d'Armor), M3 Sanitrade à Ploufragan (Côtes-d'Armor) et Lydall à Saint-Rivalain (Morbihan). Le meltblown produit sur ces trois sites bretons permettra de garantir l'indépendance nationale de production de matière filtrante pour masques normés et de renforcer la compétitivité des industriels français. Le site de l'ancienne usine de Plaintel est aujourd'hui utilisé par une entreprise de l'agroalimentaire. En outre, une partie des salariés de cette usine sont employés par la COOP des masques à Grâces et M3 Sanitrade à Ploufragan.

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