Question de M. TEMAL Rachid (Val-d'Oise - SOCR) publiée le 16/04/2020
M. Rachid Temal interroge M. le ministre des solidarités et de la santé au sujet du calendrier d'accès aux différents outils permettant de lutter contre l'épidémie de Covid-19.
Depuis plusieurs semaines, le Gouvernement rend publics les quantités de masques ou de gels hydroalcooliques, nécessaires afin d'endiguer la propagation de l'épidémie, commandés. Une partie de l'industrie française a également réorienté sa production afin de participer à la fabrication de ces outils.
Néanmoins, qu'il s'agisse de délais de fabrication, de livraison ou d'acheminement, nul ne peut nier qu'il existe une différence entre l'annonce de ces commandes et la disponibilité réelle de ce matériel, tant dans les structures de soins qu'en direction de celles et ceux qui, aujourd'hui, devraient en bénéficier, entretenant ainsi certaines interrogations quant à l'efficacité de la stratégie. Une information qui ne se limiterait pas à celle de la commande mais s'attacherait à rendre l'ensemble de la chaine transparente permettrait, en partie, de les lever.
La gestion des commandes qui arrivent n'est pas également sans poser question. Les récents épisodes de réquisition par l'État et les agences régionales de santé (ARS) des masques commandés en partie par la région Bourgogne-Franche-Comté ou le département des Bouches-du-Rhône envoient en effet un message contradictoire à celui des commandes. D'un côté la commande de milliards de masques est annoncée, et de l'autre, quelques millions sont réquisitionnés pour pallier les manques.
Ces éléments mettent en lumière la différence entre les commandes annoncées et la disponibilité concrète. De plus, dans le même temps, le Gouvernement semble avoir changé de stratégie quant au port du masque dans l'espace public, rendant cette information sur la disponibilité essentielle non plus uniquement pour le personnel considéré comme prioritaire, mais bien pour l'ensemble de nos concitoyens.
S'agissant des tests, la stratégie affichée du Gouvernement repose sur une augmentation des capacités. En effet, en parallèle de l'autorisation donnée, à compter du 6 avril 2020, à l'ensemble des laboratoires du pays (hospitaliers, de ville, départementaux, vétérinaires, de recherche, de gendarmerie et de police) afin de réaliser des tests de dépistage, le ministre des solidarités et de la santé a annoncé que la capacité des tests rapides sera portée à 30 000 par jour en avril, 60 000 en mai pour atteindre les 100 000 au mois de juin. À ces annonces sur les tests de dépistage vient également s'ajouter la question du développement et de la disponibilité des tests sanguins permettant de savoir qui a déjà été infecté et guéri par le virus et possède donc les anticorps nécessaires pour le combattre. Ces deux tests, réalisés en parallèle, étant un des éléments permettant d'envisager, selon des modalités et un calendrier restant à définir, un possible déconfinement à terme.
Ces différentes annonces montrent que la stratégie s'attache désormais à rendre accessibles au plus grand nombre les mesures de protection et de dépistage. Néanmoins, les délais et difficultés de livraison, tout comme la gestion des stocks, soulèvent une question principale, celle de la disponibilité auprès de la population.
Aussi, il souhaiterait connaître, au-delà des annonces concernant les commandes, le calendrier prévisionnel du Gouvernement concernant le déploiement de la totalité de ces outils sur l'ensemble du territoire, son dispositif opérationnel ainsi que les méthodes de réalisation des différents tests.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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