Question de M. TEMAL Rachid (Val-d'Oise - SOCR) publiée le 09/04/2020
M. Rachid Temal interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur la question des chiffres de l'épidémie de Covid-19 dans notre pays.
Lors de son intervention du 24 mars 2020, le directeur général de la santé a précisé que les chiffres permettant de mesurer la propagation de l'épidémie reposaient sur trois sources différentes : les tests, les données des hôpitaux et celles de la surveillance dans les villes.
Ces chiffres sont malheureusement incomplets et ne permettent pas de mesurer l'ampleur totale de cette épidémie car ils ne prennent en compte que les cas effectivement diagnostiqués et reposent sur une capacité qui était de 9 000 tests par jours au moment de l'allocution évoquée précédemment, désormais indiquée à 20 000 lors du point presse du 30 mars 2020. Il s'agit là d'une progression certaine, mais qui demeure insuffisante au regard des besoins.
Ces chiffres ne prennent pas non plus en compte les contamination et décès qui se produisent à domicile ou dans les établissements comme les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) (le directeur général de la santé a annoncé la mise en place prochaine d'un outil de suivi spécifique à ces établissements) et ne permettent donc pas de faire la différence entre les causes de mortalité dans ces lieux spécifiques. Notre pays compte 7 000 EHPAD qui accueillent 850 000 personnes qui cumulent de nombreux facteurs de risques : leur âge, une pluripathologie et une vie en « vase clos ». Au-delà de la comptabilisation des décès, les personnes qui vivent et travaillent dans ces établissements ne font pour l'heure pas l'objet de dépistages ni a priori, ni a posteriori, laissant planer le flou quant aux causes de surmortalité de la période et faisant ainsi courir des risques aux autres résidents ainsi qu'aux personnels médical.
Ainsi, à l'heure ou la confiance dans la parole publique doit être la plus forte possible, le caractère incomplet de ces chiffres participe de la propagation d'une défiance de nos concitoyens. Celle-ci reposant d'abord sur des attentes légitimes d'une information fiable et transparente, mais parfois sur l'échafaudage de théories complotistes qui trouvent un écho de plus en plus grand, notamment sur les réseaux sociaux.
Il est essentiel de garantir la confiance dans les instances de notre République et de ne pas alimenter, malgré nous, une défiance qui s'épanouit facilement dans le terreau fertile de cette période exceptionnelle. La seule manière d'y parvenir est d'assurer la transparence la plus complète sur les informations disponibles.
Aussi, il souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre afin de rendre publique la méthodologie sur laquelle repose la construction de ces indicateurs présentés chaque jour, ainsi que celles, notamment en lien avec les tests, permettant une mesure bien plus complète de l'ampleur de l'épidémie.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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