Question de M. LÉVRIER Martin (Yvelines - LaREM) publiée le 02/04/2020

Question posée en séance publique le 01/04/2020

M. Martin Lévrier. Ma question s'adresse à M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

La pandémie que nous subissons met chaque jour en évidence le travail et l'abnégation de tout le personnel soignant qui est en première ligne, mais aussi l'indispensable travail de toutes les personnes qui agissent au quotidien, souvent dans l'ombre, pour faire fonctionner une grande part de notre économie. À toutes ces femmes et à tous ces hommes, je veux dire merci.

Pour sortir de cette crise, pour protéger les autres, nous demandons à chacun de se confiner. À tous ces Français qui acceptent l'attente, nous devons aussi dire merci.

Nombre de ces citoyens s'unissent et inventent des solutions à des problématiques touchant les plus démunis, les plus vulnérables, ceux qui, sans aide, ne pourraient se relever de cette crise.

Nous ne pouvons les laisser seuls. C'est la raison pour laquelle, comprenant le besoin de les fédérer, vous avez lancé lundi dernier, monsieur le secrétaire d'État, la réserve civique Covid-19, au travers de la plateforme jeveuxaider.gouv.fr. Elle doit permettre à tous ceux qui le peuvent et qui le souhaitent de donner de leur temps. Cet espace d'engagement a été construit en lien avec les associations humanitaires et aux côtés des collectivités publiques et de leurs structures. Il doit leur permettre de faire état de leurs besoins de renforts dans quatre domaines principaux : l'aide alimentaire et l'aide d'urgence, la garde exceptionnelle d'enfants, le lien avec les personnes fragiles isolées et la solidarité de proximité.

Monsieur le secrétaire d'État, combien de nouveaux bénévoles avez-vous enregistrés sur cette plateforme depuis son lancement ? À titre personnel, je connais des jeunes qui souhaitent prêter main-forte, mais ne trouvent pas de missions dans leur commune. Comment peuvent-ils être utiles ? Enfin, quelles missions auront les préfets ? Seront-ils les traits d'union entre l'offre et la demande ? Inciteront-ils les associations à saisir leurs offres de missions ?


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 02/04/2020

Réponse apportée en séance publique le 01/04/2020

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Martin Lévrier, dès le début de la crise sanitaire, le Président de la République nous a appelés, pour relever ce défi, à être solidaires plutôt que solitaires, et à inventer de nouvelles solidarités dans une période d'inquiétude, d'angoisse, de confinement où beaucoup de Français sont isolés.

Nous avons réuni, avec Olivier Véran, Jean-Michel Blanquer et Christelle Dubos, les grandes associations de solidarité de notre pays pour faire le point. Elles nous ont indiqué que de 80 % à 90 % des activités associatives sont suspendues du fait du confinement. Cela est bien normal, mais certaines ne peuvent l'être, car elles sont vitales pour bon nombre de nos concitoyens.

Ainsi, certains Français, faute de moyens, sont malheureusement obligés de s'approvisionner via un libre-service social ou un point de distribution des Restos du Cœur. Or ces structures sont généralement animées par des bénévoles qui, dans leur majorité, ont plus de 70 ans. Faisant preuve d'un grand esprit de responsabilité, les associations ont demandé à ces bénévoles âgés de rester chez eux. Par conséquent, le premier besoin exprimé par les associations concerne les bénévoles, d'où le lancement de la plateforme jeveuxaider.gouv.fr. Après une dizaine de jours, nous observons un élan de solidarité absolument exceptionnel et sans doute inédit dans un temps aussi court. Ainsi, 250 000 Français ont rejoint la réserve civique pour venir en aide sur le terrain aux plus démunis, et 50 000 d'entre eux sont déjà engagés dans des missions.

Concernant les jeunes vivant dans des communes où aucune mission ne serait proposée, tout le monde peut être utile. La première marque de solidarité avec les soignants et nos concitoyens infectés, c'est de rester chez soi.

Par ailleurs, comme l'ont déjà fait 500 000 de nos concitoyens, tout Français peut télécharger, sur la plateforme, un kit réalisé avec l'association Voisins Solidaires, qui permet de s'engager à l'échelle de son immeuble ou de sa rue.

M. le président. Il faut conclure.

M. Gabriel Attal, secrétaire d'État. Tous les Français peuvent donc s'engager par ce biais à proximité de chez eux.

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