Question de M. PELLEVAT Cyril (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 06/02/2020
Question posée en séance publique le 05/02/2020
M. Cyril Pellevat. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, ma question porte elle aussi sur les épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat, qui ont commencé le 20 janvier et se dérouleront jusqu'à fin février. Ces dernières, cela a été rappelé, suscitent des manifestations et des blocages organisés par des élèves, des professeurs et des syndicats. Dimanche 2 février, 166 annulations et reports d'épreuves avaient été signalés, 51 épreuves où tous les élèves n'ont pas pu composer et 148 lycées où les épreuves ont été sérieusement perturbées.
Mon département, la Haute-Savoie, n'est pas épargné : des épreuves ont été annulées, notamment aux lycées Berthollet et Fauré à Annecy, et au lycée Lachenal à Argonnais, tandis que d'autres lycées ont vu leurs épreuves perturbées par les manifestations, comme le lycée des Glières à Annemasse, le lycée Baudelaire à Annecy et le lycée Charles-Poncet à Cluses.
Nous sommes donc en présence d'épreuves annulées ou reportées, de lycéens qui souhaitaient ardemment passer leur épreuve et n'ont pu accéder à la salle d'examen avant que l'établissement soit bloqué, ou encore d'élèves ayant pu passer leur épreuve dans des conditions d'examens qui n'étaient pas optimales, les bloqueurs ayant parfois utilisé des fumigènes, des pétards et de la musique à un haut niveau sonore pour perturber les épreuves.
Les élèves et leurs parents ne savent pas quelles seront les modalités pour les examens annulés, ni si le barème sera adapté pour les épreuves ayant été perturbées, ou si ces dernières seront repassées ultérieurement. Des élèves n'ayant pas pu passer leurs épreuves risquent un zéro et les rattrapages, alors qu'ils ont simplement eu la malchance de ne pas réussir à entrer dans leur établissement avant le début des blocages. J'ai reçu de nombreuses vidéos en attestant.
Cette situation est anxiogène pour les élèves et leurs parents, qui ne connaissent pas les solutions qui seront mises en place pour pallier ces perturbations. De nombreux témoignages font état d'une dégradation de la santé mentale des élèves, qui sont dans l'incompréhension totale et extrêmement angoissés par rapport à ces épreuves.
Sachant que ces questions sont largement laissées à l'appréciation des chefs d'établissement, cela ne fait qu'ajouter à l'incertitude des élèves. Je vous demande donc, monsieur le ministre, si vous comptez donner des consignes spécifiques aux chefs d'établissement afin d'homogénéiser au mieux ces épreuves au niveau national. Je vous demande également si des mesures spéciales seront mises en place afin que les épreuves n'ayant pas encore eu lieu puissent se dérouler le plus sereinement possible. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 06/02/2020
Réponse apportée en séance publique le 05/02/2020
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Pellevat, je vous remercie de cette question prolongeant les questions précédentes. Comme j'ai commencé à le dire, 1 million de copies ont déjà été composées, sur les 1,7 million attendues. Les numérisations ont lieu. Dans 85 % des établissements, les choses se passent normalement.
Donc, je le répète, comme cela est explicite dans votre propos, cela se passe mal lorsque des gens, souvent extérieurs, viennent troubler les examens, ce qui doit être clairement condamné.
Quelle que soit son opinion sur une réforme, on ne doit pas prendre ainsi en otage les élèves. Il est normal que j'exprime une certaine fermeté sur cette question, parce que des principes sacrés de l'éducation nationale sont violés : on ne doit pas troubler un examen.
M. Roger Karoutchi. Très bien !
M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Bien entendu, cela concerne surtout les adultes, notamment les adultes extérieurs, qui ne doivent pas commettre des actions illégales.
S'agissant des élèves, notre attitude est évidemment dictée par la plus grande bienveillance. Nous allons regarder, établissement par établissement, comment éviter le phénomène inenvisageable que vous évoquez d'un élève récoltant un zéro après avoir été empêché d'entrer dans son établissement. Cela n'arrivera pas, je le dis très solennellement.
Il y aura, dans les conditions que j'ai indiquées, des reports d'épreuves en cas de troubles. Un élève empêché de composer ne sera pas sanctionné pour cela. Notre but est évidemment que chaque élève dispose d'une note, ce qui est encore tout à fait possible, les épreuves s'échelonnant jusqu'à la fin du mois de février.
Je le dis une nouvelle fois, la majorité des épreuves ont été passées. J'appelle donc chacun à la sérénité sur ces sujets : si tout le monde reste calme, serein, chaque élève pourra composer, aucun problème technique ne s'y oppose. C'est le message qu'il faut faire passer avant tout ! J'observe d'ailleurs que des associations de parents d'élèves disent substantiellement la même chose. Il reviendra également au comité de suivi du baccalauréat de prendre ces points en considération.
Bien entendu, le premier de mes devoirs sera de m'assurer que les élèves ne sont pas pénalisés en raison d'exactions commises par des éléments extérieurs, qui ne sont pas du fait de l'éducation nationale elle-même ou de son organisation. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM. MM. Jean-Marc Gabouty et Pierre Louault ainsi que Mme Michèle Vullien applaudissent également.)
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