Question de Mme SOLLOGOUB Nadia (Nièvre - UC) publiée le 06/02/2020
Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les enjeux liés à la lutte contre la prolifération de la renouée du Japon. Dépourvue de prédateurs locaux et de compétiteurs, cette plante, au départ utilisée comme décorative, s'est avérée très invasive et donc défavorable à la biodiversité. Très rapide, sa progression se fait au détriment de la flore locale, comme l'angélique des estuaires par exemple, mais aussi de la diversité en vertébrés et surtout d'invertébrés. Ceci expliquerait que comme d'autres plantes invasives, la renouée fasse reculer les populations d'amphibiens, reptiles, et oiseaux ainsi que de nombreux mammifères des habitats rupicoles car ces derniers dépendent directement ou indirectement des espèces herbacées autochtones et / ou des invertébrés associés pour leur survie. La renouée est fréquente sur les néo-sols et milieux dégradés et pauvres en biodiversité du fait de son mode de propagation par transport de fragments de rhizomes par les rivières, les engins de chantier et autres transports de déchets non préalablement conditionnés en isolement de l'environnement naturel. La plante est inscrite à la liste de l'union internationale pour la conservation de la nature, parmi les 100 espèces les plus préoccupantes. C'est dire combien la lutte contre la renouée est essentielle pour maintenir une biodiversité, mais aussi très complexe tant cette plante regorge de vigueur et d'esprit colonisateur. Une des parades consiste à trouver une ou des espèces locales capables de concurrencer la renouée, mais il faut aussi en attendant ce processus naturel se donner les moyens d'éviter absolument la propagation par la dissémination des déchets de coupe ou de broyage. A ce jour, il n'existe pas de « solution miracle » pour les collectivités qui souhaitent s'emparer du sujet. Le brûlage de ces déchets verts permet d'éviter leur transport mais bute sur la politique désormais activement mise en œuvre d'alternatives à la combustion pour la préservation de la qualité de l'air. Compte tenu de la spécificité de cette catégorie de plantes et de l'efficacité du traitement par incinération, elle lui demande s'il peut envisager d'élargir les autorisations de brûlage des déchets de renouée du Japon sous le contrôle des préfets.
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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
La question est caduque
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