Question de Mme SITTLER Esther (Bas-Rhin - Les Républicains) publiée le 30/01/2020
Mme Esther Sittler attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la mise en œuvre des épreuves communes et de la notation du baccalauréat 2021.
Le Gouvernement a institué une réforme du baccalauréat pour « lui redonner son sens et son utilité, dans l'objectif de donner les moyens aux lycéens de se projeter vers la réussite dans l'enseignement supérieur ». De nouvelles modalités d'examen du baccalauréat ont été présentées ; 60 % de la note globale sera issue d'examens nationaux dans cinq matières (français, philosophie, un grand oral et deux disciplines au choix), et les 40 % restants seront issus du contrôle continu (d'une part des épreuves similaires aux épreuves blanches, solennelles et organisées à intervalles réguliers par des partiels semestriels nationaux et anonymes, et d'autre part via le contrôle continu par bulletins de notes, réduit à 10 %).
En comparaison, le baccalauréat actuel évalue toutes les disciplines via des examens nationaux, où l'ensemble des candidats est convoqué pour un examen commun à sujet unique, passé le même jour.
Cette réforme risque de soulever des problèmes importants sur le volet du contrôle continu. En premier, ces nouvelles épreuves seront communes à l'échelle d'un établissement ; il est donc probable que leur notation ou leurs modalités soient plus ou moins différentes les unes des autres. Elles risquent donc de conduire à l'institution d'une concurrence entre les établissements scolaires, du fait de ces épreuves locales. Bien que ces épreuves soient constituées en référence à une banque nationale d'épreuves, le barème et le niveau d'exigence attendu est fixé par les équipes pédagogiques des établissements, ce qui peut constituer un vice dans l'égalité des élèves devant l'examen.
De surcroît, les élèves ne pourront pas nécessairement choisir les spécialités de leur choix, du fait d'un panel restreint des spécialités proposées par l'établissement. Il est impossible pour un établissement de proposer l'ensemble des spécialités aux élèves, et la mutualisation des enseignements entre les lycées d'un même bassin compliquera encore les rythmes scolaires. Par addition à une concurrence sur la notation, l'obtention par chaque établissement d'une dotation pour offrir une certaine offre de spécialités instaurera une concurrence de l'offre éducative proposée aux élèves, la tâche restant à ces établissements de se compléter sur ladite offre de spécialités. Cette organisation risque de s'avérer dangereuse tant d'un point de vue pédagogique que d'un point de vue organisationnel. Cette réforme vient rapprocher le fonctionnement du lycée de celui de l'université, mais l'on ne peut former des lycéens comme des étudiants.
Ainsi, elle lui demande ce que le Gouvernement envisage pour éviter ce risque d'une rupture d'égalité devant les examens d'une part, et ce qu'il compte mettre en œuvre pour que ce changement des offres de formation ne constitue pas une réforme concurrentielle pour les établissements d'autre part.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports
La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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