Question de M. GUENÉ Charles (Haute-Marne - Les Républicains) publiée le 14/11/2019
M. Charles Guené attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les conditions d'application du projet de loi relatif à l'énergie et au climat, adopté définitivement le 26 septembre 2019.
Il rappelle qu'en vertu du 4 bis de l'article 100-4 du code de l'énergie, la politique énergétique nationale a pour objectif « d'encourager la production d'énergie hydraulique, notamment la petite hydroélectricité », s'inscrivant pleinement dans la continuité du plan d'action pour une politique apaisée de restauration de la continuité écologique du 20 juin 2018.
Il expose que les propriétaires de moulins s'alarment du fait que les services en charge de l'eau ne semblent pas enclins à suivre ces divers encouragements en faveur de la petite hydro-électricité. Les propriétaires de moulins déplorent des instructions administratives durant plusieurs années, des demandes disproportionnées qui représentent l'équivalent de dix à vingt années de production énergétique et, globalement, un état d'esprit peu favorable à accompagner les projets qui s'inscrivent pourtant pleinement dans une volonté de relevé le défi posé par la transition écologique face à l'urgence climatique.
Il souhaiterait, en conséquence, savoir si elle prépare une instruction à ses services visant à une mise en œuvre effective de l'objectif de soutien de la petite hydro-électricité dégagé par la loi relative à l'énergie et au climat.
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Transmise au Ministère de la transition écologique
Réponse du Ministère de la transition écologique publiée le 10/09/2020
L'hydroélectricité est la première source de production d'électricité renouvelable. La filière hydroélectrique prédictible et pilotable est essentielle pour la transition du système électrique. La puissance installée en France métropolitaine continue de progresser : elle est actuellement à près de 25,5 GW. Le potentiel restant est limité par le taux d'équipement important déjà existant et par les enjeux de protection de l'environnement, mais il existe encore une marge de progression et d'optimisation du parc. Dans ce cadre, le Gouvernement soutient donc la réalisation de nouveaux investissements de développement de l'hydroélectricité. Ce développement doit rester compatible avec les objectifs de bon état des eaux et de reconquête de la biodiversité. L'atteinte de ces objectifs rend indispensable la restauration des fonctionnalités naturelles des cours d'eau permettant de retrouver des milieux aquatiques résilients au changement climatique, qui passe par la restauration de la continuité écologique et la suppression de certains seuils en lit mineur en vue de restaurer des habitats courants et diversifiés. La programmation pluriannuelle de l'énergie publiée en avril 2020 prévoit d'augmenter le parc de l'ordre de 200 MW d'ici 2023 et de 900 à 1 200 MW d'ici 2028. La petite hydroélectricité fait déjà l'objet, au même titre que les autres filières renouvelables, d'un soutien au développement via l'arrêté du 13 décembre 2016 fixant les conditions d'achat et du complément de rémunération pour l'électricité produite par les installations utilisant l'énergie hydraulique des lacs, des cours d'eau des eaux captées gravitairement, En outre, un appel d'offres pour le développement de la micro et de la petite hydroélectricité a été réalisé en 2019, afin de favoriser la construction de nouvelles installations complètes (barrage et centrale hydroélectrique), l'équipement de barrages ou de seuils existants, mais ne produisant pas à ce jour d'électricité, et en particulier l'équipement de sites d'anciens moulins. Sur les dix-neuf lauréats de cet appel à projets, 4 projets concernaient des sites d'anciens moulins.
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