Question de M. LE NAY Jacques (Morbihan - UC) publiée le 30/05/2019
M. Jacques Le Nay attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la dégradation de la position de la France sur le marché mondial des produits agricoles et agroalimentaires. Dans son référé du 5 mai 2019, la Cour des comptes juge cette situation alarmante car notre pays n'a pas cessé de perdre des parts de marché dans le commerce mondial des produits agricoles et agroalimentaires depuis le début des années 2000. Aussi, elle préconise notamment d'élaborer un diagnostic partagé, entre ministères compétents, sur les causes de la forte dégradation de l'excèdent agricole et agroalimentaire. Il lui demande les moyens que compte mettre en œuvre le Gouvernement afin de suivre cette recommandation.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 11/07/2019
L'agroalimentaire est le troisième excédent de notre commerce extérieur avec plus de 6,9 Md en 2018. La France est aussi en mesure de répondre à une demande mondiale en plein essor, qui émane des pays émergents dont le niveau de vie augmente. Le niveau des exportations agricoles et agroalimentaires n'a cessé de croître ces dernières années pour atteindre 61,7 Md en 2018, en hausse de 1,2 % sur un an vers l'Union européenne et de 3,2 % vers les pays tiers. Ces résultats maintiennent la France au sixième rang des exportateurs au niveau mondial et au quatrième pour les produits transformés. Cependant, au-delà des chiffres, partout dans le monde, les attentes des consommateurs évoluent et notre secteur agroalimentaire doit en permanence s'adapter, sauf à continuer à perdre des parts de marché aussi bien dans l'Union européenne que dans les pays tiers. La stratégie du Gouvernement en matière de commerce extérieur, présentée par le Premier ministre le 23 février 2018, est articulée autour de trois axes majeurs : des politiques menées en faveur de la compétitivité ; une meilleure intégration des problématiques export dans les stratégies de filières ; des outils publics d'accompagnement plus simples, plus lisibles et adaptés notamment sur la formation et les financements export. L'agroalimentaire s'inscrit pleinement dans ces trois axes. En tant qu'enceinte de consultation et de réflexion partagée avec l'ensemble des parties prenantes, les états généraux de l'alimentation ont permis la consolidation d'un plan stratégique inter-ministériel 2018-2022 pour le développement des exportations et l'internationalisation des filières agricoles, agroalimentaires, forêt-bois et des produits bio-sourcés. La Cour des comptes a publié un rapport sur les soutiens publics nationaux aux exportations agricoles et agroalimentaires qui analyse la dégradation de la position de la France sur le marché mondial des produits agricoles et agroalimentaires. Dans sa réponse à la recommandation du référé de la Cour des comptes préconisant l'élaboration d'un diagnostic partagé sur les causes de la forte dégradation de l'excédent commercial agricole et agroalimentaire, le Premier ministre a souhaité que le ministre de l'agriculture mandate FranceAgriMer pour animer un groupe de travail interministériel et mener ce travail d'analyse. Un premier groupe d'experts sera prochainement réuni pour travailler à la mise en place d'un diagnostic partagé et approfondi de l'ensemble des analyses économiques existantes, afin de dresser un premier bilan à l'occasion de la prochaine commission technique internationale de FranceAgriMer à l'automne. Ce groupe d'experts travaillera également à l'identification des analyses éventuelles complémentaires à conduire. Ces analyses permettront d'éclairer les décisions à prendre en terme d'accompagnement public, mais également les stratégies que les professionnels doivent mettre en uvre pour conquérir, dans l'ensemble des filières, de nouvelles parts de marché à l'export.
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