Question de Mme MEUNIER Michelle (Loire-Atlantique - SOCR) publiée le 09/05/2019
Mme Michelle Meunier appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le manque de reconnaissance dont souffrent les proches de malades alcooliques. L'ampleur de ce fléau de santé publique est considérable : les spécialistes estiment que pour chaque malade de l'alcool, quatre à cinq proches, le plus souvent dans le noyau familial, sont affectés par la situation et subissent violences, épuisement, surendettement et précarité, échec scolaire. D'après les addictologues, dans 80 % des cas, les violences faites aux femmes sont commises sur fond d'alcool. Ainsi, en France, huit à dix millions de personnes souffrent en silence de l'alcoolisme d'un proche.
Isolés, en grande détresse, ces proches doivent faire face dans le silence et assumer au quotidien les difficultés engendrées par la malade de la personne alcoolique alors même que cette dernière est parfois dans le déni de sa propre maladie. Il n'est pas rare qu'un sentiment de culpabilité empêche les proches d'avoir recours à un accompagnement social ou à des soins pour eux-mêmes ou leurs enfants. La plupart d'entre elles et d'entre eux pensent ne pas avoir le choix de faire autrement.
Les politiques de santé publique mises en œuvre à ce jour en faveur de la lutte contre l'alcoolisme négligent trop souvent ces conséquences sanitaires et sociétales pour les proches.
Les proches, souvent organisés en collectifs anonymes, veulent en finir avec ce tabou et attendent de l'État que l'alcoolisme puisse être reconnu comme un mal familial. Ils proposent que le statut de l'aidant en cours de définition puisse au mieux être décliné en faveur des proches du malade alcoolique. Une évaluation des coûts collatéraux des conséquences de l'alcoolisme sur la société doit être envisagée. Les proches estiment qu'une campagne nationale de sensibilisation et d'information mérite d'être menée, à destination du grand public comme des professionnels du soin et de l'accompagnement social, dont la formation doit être renforcée.
Dans cette optique, elle rappelle cette urgence à agir et l'interroge au sujet des actions envisagées en faveur du soutien aux proches aidants des malades alcooliques.
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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé
La question est caduque
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