Question de M. TEMAL Rachid (Val-d'Oise - SOCR) publiée le 01/05/2019
Question posée en séance publique le 30/04/2019
M. Rachid Temal. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, à l'origine de la conférence de presse tenue la semaine dernière par le Président la République, on trouve cinq mois de crise sociale sans précédent, une crise dont vous n'êtes certes pas intégralement responsable, mais qui a été déclenchée et amplifiée par votre politique. Pour y répondre, le Président, qui dit « découvrir les problèmes du pays », reste convaincu que sa politique va dans le bon sens. Il ne nous a pas convaincus, pas plus que les Français d'ailleurs.
Je prendrai deux exemples.
D'abord, le pouvoir d'achat : pas une fois le mot « salaire » n'est apparu dans les propos du Président de la République. Pour ce qui concerne les retraites, il faudra dorénavant travailler plus pour avoir une retraite à taux plein. Quant à leur réindexation, elle est remise à plus tard et ne concernera pas toutes les pensions. Il n'a pas fallu autant de tergiversations pour rejeter le rétablissement de l'ISF, pourtant souhaité par les Français.
Ensuite, les services publics et les territoires : alors qu'il faudrait entendre les élus locaux, vous leur demandez de faire plus avec encore moins.
Tout à l'heure, M. Attal nous a parlé de la non-fermeture des écoles. Toutefois, au-delà du buzz, il oublie de rappeler qu'il y aura toujours des fermetures de classes dans les écoles, comme M. Blanquer l'a rappelé voilà quelques jours, et que c'est bien souvent en milieu rural qu'elles interviennent. C'est donc déjà une promesse non tenue.
Vous avez enfin entendu la proposition des socialistes, mais également de personnalités comme M. Hulot, qui souhaitaient la réunion d'une grande conférence sociale, territoriale et environnementale. J'espère qu'elle mettra fin à vos projets sur les retraites et sur l'assurance chômage. Mais pourquoi ne pas commencer par aborder un vrai sujet, celui des salaires, et faire en sorte que des engagements publics soient pris et tenus ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement publiée le 01/05/2019
Réponse apportée en séance publique le 30/04/2019
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur, vous le savez, vous l'avez dit vous-même dans votre intervention, la crise des « gilets jaunes » est une crise inédite qui a révélé bien des inquiétudes qui traversent notre pays. Au cours de cette crise, nos concitoyens ont exprimé une triple inquiétude concernant l'injustice fiscale, sociale et territoriale.
Dès le 10 décembre 2018, avec un premier train de mesures, puis lors de sa conférence de presse de la semaine dernière, le Président de la République a ouvert certains chantiers pour l'avenir et annoncé des mesures extrêmement concrètes.
Ces annonces ont été complétées, à la suite du séminaire de la majorité et du Gouvernement, par un calendrier d'efficacité présenté par le Premier ministre, qui permet de mettre sur les rails de manière opérationnelle et concrète l'ensemble des annonces du Président de la République. Celles-ci nous permettent de répondre à l'injustice fiscale, avec une baisse très concrète de l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros dès le 1er janvier 2020, mais aussi à l'injustice sociale. En la matière, vous avez oublié un peu vite, monsieur le sénateur, en parlant de la question des salaires, l'augmentation de 100 euros de la prime d'activité. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains.)
M. Rachid Temal. Ce n'est pas du salaire !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. C'est in fine de l'argent en espèces sonnantes et trébuchantes dans la poche des Français. C'est donc une réponse de justice sociale !
Vous avez également oublié de mentionner les pensions alimentaires, qui pourront désormais être recouvrées directement par un tiers, en l'occurrence la Caisse d'allocations familiales. C'est une réponse importante pour les femmes qui sont dans des situations désespérées lorsque leur conjoint ne verse pas la pension alimentaire.
Mme Éliane Assassi. Ça existe déjà !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Enfin, sur la question de l'injustice territoriale, monsieur le sénateur, vous omettez de parler du lancement d'une nouvelle étape de la décentralisation,
Mme la présidente. Madame la secrétaire d'État, il faut conclure !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. à laquelle nous sommes attachés et qui permettra de résoudre ces inégalités. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
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