Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 21/03/2019
M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le manque de gynécologues médicaux en France.
Pour cette année 2018-2019, ont été ouverts en gynécologie médicale 82 postes d'internes.
Ce nombre en légère hausse est loin de compenser la chute vertigineuse constatée depuis des décennies. En effet le conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) constate qu'au 1er janvier 2018, il n'y avait plus en France que 1 054 gynécologues médicaux en exercice, soit 891 de moins qu'en 2007, et 82 de moins qu'en 2017. En janvier 2019 leur nombre est passé largement sous la barre des 1 000 gynécologues, du fait de départs à la retraite. Ces gynécologues médicaux auront pour mission d'assurer la prise en charge de près de 30 millions de femmes en âge de consulter. C'est une situation préoccupante quand l'on sait notamment que 61 % des cas de cancers chez les femmes sont des cancers gynécologiques. Or si en 1997 60 % des femmes consultaient régulièrement et spontanément leur gynécologue médical, elles n'étaient en 2012 que 25 % à pouvoir le faire et sans doute bien moins encore aujourd'hui.
C'est pourquoi de nombreuses voix s'élèvent pour dire qu'il est de la responsabilité des pouvoirs publics de déployer, dès aujourd'hui, un plan d'urgence pour la formation en nombre de jeunes gynécologues médicaux, afin que la gynécologie médicale puisse être pleinement accessible à chaque femme tout au long de sa vie.
Il lui demande ce qu'elle compte faire face à cette demande.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 27/06/2019
Le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) a quasiment triplé depuis 2012 (contre + 14 % toutes spécialités confondues). Au titre de la seule année 2018, ce sont dix-huit postes de plus qui ont été proposés pour atteindre 82 postes offerts contre 64 en 2017 (+ 28 %). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui a émis ses propositions du nombre d'internes à former sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux tout en préservant la qualité de la formation. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales, notamment au travers du dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), bourse versée aux étudiants en médecine en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif peut bénéficier notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. Enfin, l'ONDPS a lancé début février 2019 un groupe de travail portant sur la prise en charge de la santé des femmes. En effet, pleinement consciente des problématiques liées à cette thématique, la ministre des solidarités et de la santé a missionné l'ONDPS pour effectuer une étude spécifique sur cette question et notamment sur l'articulation entre différents professionnels de santé, notamment les gynécologues médicaux.
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