Question de M. BARGETON Julien (Paris - LaREM) publiée le 13/03/2019
Question posée en séance publique le 12/03/2019
M. Julien Bargeton. Ma question s'adresse à Mme Christelle Dubos.
L'endométriose concerne une Française sur dix, de tous âges. Il s'agit d'une maladie chronique qui touche uniquement les femmes et qui se manifeste par des douleurs gynécologiques récurrentes et souvent handicapantes.
Cette maladie reste encore trop méconnue aujourd'hui. Le diagnostic est réalisé avec un retard moyen de cinq ans, ce qui laisse la maladie gagner du terrain. Elle est encore trop souvent révélée après un bilan de fertilité, donc à un stade bien avancé, car c'est une maladie qui ne se guérit pas : 40 % des femmes atteintes sont infertiles. Les causes de la maladie ne sont pas réellement identifiées et les traitements disponibles ne sont pas pleinement satisfaisants.
On peut facilement mesurer les souffrances physiques et morales de l'endométriose pour les femmes concernées et leur entourage. Certains témoignages de femmes font état de situations d'isolement et de détresse, allant même jusqu'à compromettre leur vie professionnelle.
Nous avons beaucoup à faire pour améliorer la qualité de la prévention de cette maladie ces prochaines années. Ce chantier est devant nous.
Il faut ici saluer l'engagement décisif des associations, notamment EndoFrance, qui ont voulu briser le silence et médiatiser cette maladie de l'ombre, par définition, si intime, et donc, si sensible. La semaine dernière, ces associations se sont mobilisées lors de la semaine européenne de l'endométriose, via des campagnes de sensibilisation, notamment sur les réseaux sociaux.
Le Gouvernement a présenté une feuille de route ambitieuse le vendredi 8 mars pour faire de l'endométriose une priorité de notre politique de santé publique, davantage qu'un simple drame privé. Pourriez-vous indiquer quelles en sont les principales avancées, nous communiquer, si cela est possible, des éléments de calendrier et la manière dont les élus y seront associés ? (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen et du groupe Union Centriste.)
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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé publiée le 13/03/2019
Réponse apportée en séance publique le 12/03/2019
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé. Monsieur le sénateur, vous l'avez rappelé, l'endométriose touche plus d'une femme sur dix. Il s'agit d'une maladie complexe, douloureuse, mais surtout invisible et trop silencieuse. Elle est encore trop méconnue des femmes, mais aussi des professionnels, ce qui engendre souvent des retards de diagnostic, des errances médicales, dont les femmes sont les premières victimes.
À l'occasion de la journée internationale des femmes et pour clore la semaine européenne de prévention et d'information consacrée à cette maladie, Agnès Buzyn a visité vendredi dernier le centre de l'endométriose de l'hôpital Saint-Joseph et y a annoncé le lancement d'un plan d'action s'articulant autour de trois axes.
Notre premier objectif est de détecter précocement cette maladie, en intégrant la recherche de signes d'endométriose lors de consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes femmes entre quinze et dix-huit ans et en renforçant la formation sur les signes d'alerte, le diagnostic et la prise en charge dans le cadre de la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés.
Le deuxième axe vise à mieux accompagner les femmes et à rendre simples et cohérents les parcours de soins. Aujourd'hui, comme vous l'avez expliqué, les parcours de soins sont trop erratiques. La prise en charge de la douleur et des troubles de la fertilité devront aussi faire l'objet d'une vigilance particulière, afin de mieux répondre aux légitimes inquiétudes.
Enfin, nous voulons mieux informer sur cette maladie encore trop méconnue. En complément des campagnes de communication et des associations, il nous faut mieux faire connaître la maladie et sa prise en charge, en mobilisant notamment le service sanitaire des étudiants en santé, pour informer les élèves dans les collèges et les lycées sur la maladie et sensibiliser les futurs professionnels de santé.
L'ensemble des parties prenantes sera associé aux travaux de mise en place de ce plan d'action. Notre objectif est donc simple : apporter des réponses concrètes aux femmes touchées par cette maladie complexe et douloureuse, qui la vivent aujourd'hui souvent en silence, faute de diagnostic ou de prise en charge adaptée. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen et du groupe Union Centriste. Mme Laurence Rossignol applaudit également.)
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