Question de Mme GUIDEZ Jocelyne (Essonne - UC) publiée le 15/02/2019
Question posée en séance publique le 14/02/2019
Mme Jocelyne Guidez. Madame la ministre des solidarités et de la santé, l'épidémie de grippe touche de plein fouet notre pays ; elle est à son niveau maximum. Depuis le mois de janvier, nous dénombrons, hélas, près de 1 100 décès !
Nos services d'urgence ne désemplissent pas. Les complications respiratoires, ainsi que l'embouteillage classique des salles d'attente, expliquent en partie ce phénomène.
Dans le département de l'Essonne, à l'hôpital d'Arpajon, un médecin réanimateur expliquait à France 3 que la priorité était donnée aux urgences virales. Il indiquait que huit lits supplémentaires avaient été ouverts cette année. Surtout, des interventions programmées et des prises en charge de chimiothérapies ont dû être décalées.
C'est donc un sujet de santé publique sérieux, qui n'est pas à prendre à la légère. Ce sujet concerne l'ensemble des Français. Parmi la population, les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans et les enfants sont les plus touchés, car ils sont les plus fragiles.
Selon l'Agence nationale de santé publique, les résultats préliminaires disponibles en semaine 5 indiquent une efficacité vaccinale chez l'ensemble des personnes à risque de 59 % contre le virus A-H1N1 et de 19 % contre le virus A-H3N2. Dans le même temps, toujours selon le bulletin d'information de l'ANSP, la couverture vaccinale en France métropolitaine a progressé de 1,6 % par rapport à l'année dernière pour l'ensemble des sujets à risque.
Par conséquent, madame la ministre, plusieurs questions se posent.
D'abord, pouvez-vous nous confirmer ce bilan ?
Ensuite, même s'il est encore tôt pour tirer des conclusions, qu'en est-il vraiment de l'efficacité du vaccin ? Faudrait-il envisager, comme certains le proposent, une obligation vaccinale pour les publics fragiles et les professionnels exposés ?
Enfin, ne conviendrait-il pas de renforcer les campagnes de vaccination et de sensibilisation contre la transmission du virus ? (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste.)
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 15/02/2019
Réponse apportée en séance publique le 14/02/2019
Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé. Madame la sénatrice, je vous remercie d'intervenir sur ce sujet de santé publique qui préoccupe nos concitoyens.
Le virus de la grippe circule chaque hiver en métropole ; il est responsable de très nombreux décès. Ce virus a des conséquences potentiellement graves, surtout pour les sujets fragiles, les personnes âgées et celles qui ont déjà des pathologies chroniques ; cela peut évidemment entraîner le décès de ces patients.
Cette année, comme chaque année, lors du pic épidémique, les urgences sont saturées. Nous sommes donc très attentifs.
Nous renforçons les campagnes d'information afin de favoriser la couverture vaccinale chez les personnes à risque, à savoir les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans, les personnes diabétiques, les personnes obèses et les femmes enceintes.
Nous avons également le souhait d'augmenter la couverture vaccinale des professionnels soignants ; cette couverture est insuffisante dans nos établissements de santé et nos établissements médico-sociaux.
À cette fin, j'ai pris deux mesures particulières cette année.
D'une part, j'ai élargi la possibilité de vaccination dans les pharmacies, en autorisant notamment les primo-vaccinations, ce qui n'était pas le cas auparavant, dans quatre régions françaises. Cela a abouti à 700 000 vaccinations en pharmacie. Cette mesure sera étendue à l'ensemble de la France dès l'année prochaine, en application d'une mesure adoptée au sein de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019.
D'autre part, j'ai demandé à tous les ordres des professionnels de santé qu'ils signent une charte d'engagement pour favoriser la vaccination des professionnels soignants.
Grâce à ces deux mesures, qui démarrent seulement, nous avons déjà augmenté la couverture vaccinale de 1,6 %. Certes, l'efficacité du vaccin n'est, cette année, pas toujours optimale. Cependant, même quand tel est le cas, il permet de réduire les conséquences de la maladie et la circulation du virus.
En semaine 6, en médecine ambulatoire, ce vaccin a aujourd'hui une efficacité de 74 % sur l'une des souches et de 21 % sur la deuxième en circulation. Nous disposerons de chiffres consolidés d'ici à la fin de l'épidémie, dans quelques semaines. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)
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