Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOCR) publiée le 13/12/2018
M. Philippe Madrelle attire l'attention de Mme la ministre des sports sur la dégradation de l'enseignement en éducation physique et sportive (EPS) alors que de récentes études alertent sur le nécessaire développement de la pratique sportive dès le plus jeune âge pour lutter contre la sédentarité et l'addiction aux écrans. Les suppressions de postes annoncés dans le projet de loi de finances ne feront qu'aggraver les conditions d'enseignement de cette discipline alors que les enseignants d'EPS doivent faire face à l'augmentation des effectifs par classe. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'elle compte prendre afin d'assurer un recrutement de professeurs en EPS afin que l'ensemble des collégiens et lycéens puissent bénéficier d'un enseignement sportif de qualité.
- page 6358
Réponse du Ministère des sports publiée le 23/05/2019
Depuis 1982, l'enseignement de l'éducation physique et sportive relève du ministre chargé de l'éducation nationale et non plus du ministre chargé des sports. L'enseignement de l'éducation physique et sportive (EPS) revêt une grande importance au même titre que tous les enseignements dispensés à l'école. À l'école primaire, l'EPS est la troisième discipline d'enseignement avec un volume annuel de 108 heures. Pour le collège, l'EPS représente à elle seule quatre heures en classe de 6ème, soit 15 % des 26 heures d'enseignements obligatoires réparties entre dix disciplines et trois heures au cycle 4, soit près de 12 % des 26 heures d'enseignements obligatoires réparties entre onze disciplines. L'EPS tient une place importante dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture évalué à chaque fin de cycle et participe, comme tous les enseignements obligatoires, à l'évaluation des niveaux de maîtrise de ce dernier en fin de cycle 4 pour l'obtention du diplôme national du brevet (DNB). Par ailleurs, l'EPS est un élément essentiel du parcours éducatif de santé (PES) de l'élève, inscrit à l'article L. 541-1 du code de l'éducation, car elle participe à la promotion de la santé et de l'activité physique et au développement des compétences psychosociales des jeunes. En complément des enseignements d'EPS, le sport scolaire offre aux élèves volontaires la possibilité de pratiquer des activités physiques et sportives dans le cadre de l'association sportive de leur école ou de leur établissement scolaire. L'union sportive de l'enseignement du premier degré (USEP) et l'union nationale du sport scolaire (UNSS) animent ce réseau d'associations respectivement à l'école primaire et au collège et organisent rencontres et compétitions. Malgré les contraintes budgétaires, le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse cherche à développer la pratique physique, sportive et artistique des élèves en encourageant la création de passerelles écoles/clubs. Pour cela, en partenariat avec le ministère des sports et le mouvement sportif, plusieurs actions rythment l'année scolaire : la « journée nationale du sport scolaire » en septembre, la « semaine olympique et paralympique » en février, et la « journée olympique » du 23 juin. Ces opérations seront reconduites chaque année jusqu'en 2024 au moins. Lors de la journée nationale du sport scolaire le 27 septembre 2017, il a été annoncé plusieurs mesures en faveur du développement de l'EPS à l'école, dans le contexte de l'organisation des jeux olympiques à Paris en 2024. Pour favoriser la pratique sportive et son enseignement, la création d'associations sportives USEP sera encouragée dans les écoles du premier degré et, à l'horizon 2024, 1 000 nouvelles sections sportives scolaires, ainsi que des classes à horaires aménagés sport seront créées. Une filière « métiers du sport » doit être créée dans la voie professionnelle. Par ailleurs, un label « génération 2024 » a été créé pour les écoles et établissements scolaires volontaires s'inscrivant autour de plusieurs axes : le développement de passerelles école/club, la participation à des événements promotionnels olympiques et paralympiques durant l'année scolaire, l'accompagnement, l'accueil ou le parrainage par des sportifs de haut niveau, l'opportunité pour les clubs sportifs locaux d'utiliser, après convention, les installations sportives de l'école ou de l'établissement s'il y en a. De même, de grandes compétitions sportives scolaires seront organisées en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. C'est ainsi que l'UNSS est candidate à l'organisation des Gymnasiades 2022, olympiades scolaires qui rassemblent à chaque édition 60 pays et 4 000 participants dans une quinzaine de disciplines. L'organisation des JOP 2024 à Paris doit, en effet, venir en appui de la mise en uvre d'une réelle politique éducative par le sport, tout en respectant les obligations actuelles de rigueur budgétaire. La nomination du délégué ministériel aux jeux olympiques et paralympiques 2024, Thierry Terret, doit permettre de coordonner la bonne mise en uvre des différentes mesures prises pour un réel développement de la pratique sportive à l'horizon 2024.
- page 2783
Page mise à jour le