Question de Mme GERBAUD Frédérique (Indre - Les Républicains) publiée le 09/08/2018
Mme Frédérique Gerbaud se fait l'écho auprès de Mme la ministre des solidarités et de la santé des inquiétudes des spécialistes du sommeil (psychiatres, médecins généralistes) face à certaines évolutions constatées chez leurs patients. Le sommeil des nouveaux nés, des très jeunes enfants et des adolescents les préoccupe tout particulièrement. La régularité et la quantité du sommeil des bébés et des très jeunes enfants pâtit de plus en plus du mode de vie des adultes autour d'eux : soirées prolongées débouchant sur des horaires de coucher beaucoup trop tardifs pour les petits et, à l'inverse, heures de lever excessivement matinales dictées par l'organisation familiale et le rythme de vie des grands : l'obligation de partir tôt au travail en laissant les enfants à la crèche ou chez l'assistante maternelle est ici directement en cause. Durant le week-end et les congés, l'allongement des soirées familiales et amicales (ainsi que leur niveau sonore) et le désir des parents de profiter de leurs enfants, joints à l'intensification de la vie sociale (multiplication des visites reçues ou rendues) et à la fréquence soutenue des déplacements de loisirs, s'avèrent plus dommageables encore pour le sommeil des tous petits. Il semble par ailleurs établi que la mauvaise qualité du sommeil chez les femmes enceintes a des répercussions négatives sur leur système immunitaire, ce qui peut affecter le développement normal du fœtus et générer des complications de naissance telles que le sous-poids du nouveau-né ou une prévalence accrue de la prématurité. Le sommeil des futures mères est donc lui aussi à surveiller. Pour ce qui est des adolescents, le mal est connu et s'aggrave : tendance naturelle des jeunes gens à se coucher très tard, nuits blanches en fin de semaine et pendant les vacances « rattrapées » par de longues plages de sommeil diurne qui perturbent le rythme circadien, incidences hautement préjudiciables sur le sommeil de l'usage intensif des appareils électroniques à écran (téléphones, tablettes, ordinateurs) tard le soir et pendant la nuit. De l'équilibre émotionnel et psychique au bon déroulement des processus métaboliques, en passant par l'attention en cours et la mémorisation des contenus scolaires, tout fait les frais de ces privations de sommeil. Les lourdes conséquences d'un sommeil insuffisant et de mauvaise qualité sur la santé et le développement des tout petits, des enfants et des adolescents n'étant plus à démontrer, elle lui demande quelles actions de sensibilisation à destination des futures mères, des parents de très jeunes enfants et des adolescents pourraient être mises en œuvre sur ce thème majeur de santé publique.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 31/01/2019
Parmi les principales recommandations visant à lutter contre les troubles du sommeil, la prévention, l'éducation et la communication constituent des mesures fondamentales auprès du grand public et en particulier des parents, enfants et adolescents. Soutenu de longue date par le ministère des solidarités et de la santé, l'Institut national du sommeil et de la vigilance assure une mission d'information et de sensibilisation du grand public, notamment par le biais de l'événement la Journée du Sommeil. L'ensemble de la France métropolitaine est couvert par les opérations locales pilotées par les centres du sommeil, partenaires opérationnels de l'événement. Chaque édition reçoit la participation de quarante à soixante centres, sur un territoire comprenant entre quarante et cinquante-quatre villes. La Journée du Sommeil est annoncée et diffusée très largement lors d'une conférence de presse nationale. En 2017, soixante centres du sommeil se sont mobilisés dans cinquante-quatre villes en France, pour délivrer les messages clés de prévention « santé-sommeil-vigilance » auprès du grand public, lors d'opérations locales : portes ouvertes, conférences, débats, rencontres avec des médecins, ateliers, etc. La Journée du Sommeil de 2018 (« Ouvre l'il sur ton sommeil® ! »), s'est adressée à la fois aux jeunes et à leurs entourages (parental, familial, éducatif, enseignant), avec pour objectifs : de faire le point sur les comportements et facteurs qui peuvent altérer le sommeil des jeunes ; d'indiquer les bonnes pratiques pour préserver le sommeil des jeunes ; de mettre à disposition des outils et supports favorisant le dialogue avec les jeunes ; et, enfin, d'instaurer le sommeil comme élément d'une bonne hygiène de santé pour tous. Les années précédentes, les thèmes de la Journée du Sommeil ont été « sommeil et nouvelles technologies », « sommeil et nutrition », « sommeil et transport » et « sommeil et performance ». Enfin, l'institut national du sommeil et de la vigilance a conçu en 2016 un site internet événementiel, le Village Sommeil. Chaque année, les contenus du Village Sommeil sont actualisés en fonction des besoins de la campagne annuelle. Le Village Sommeil est un relais des campagnes d'information et permet de diffuser largement les messages clés de prévention, les informations, les supports et outils, et les opérations locales (vidéos, affiches, supports).
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