Question de M. LOZACH Jean-Jacques (Creuse - SOCR) publiée le 20/07/2018

Question posée en séance publique le 19/07/2018

M. Jean-Jacques Lozach. Ma question s'adresse à Mme la ministre des sports.

Les festivités saluant le fantastique parcours sportif de l'équipe de France de football sont encore dans tous les esprits, et les échos de ce moment de ferveur populaire et de communion nationale résonnent toujours. Comment capitaliser sur ce formidable événement, au moment où les débats se poursuivent sur la gouvernance du sport et alors qu'approche le débat budgétaire pour l'année prochaine ?

Nous souhaitons mettre en perspective cette belle aventure populaire, source de joie et d'inspiration, avec les interrogations que suscite la politique sportive du Gouvernement.

Le 9 juillet dernier, devant le Congrès, le Président de la République a présenté sa vision politique sur de très nombreux sujets. Force fut de constater un absent : le sport. De même, les moyens budgétaires mobilisés dans la loi de finances pour 2018 au bénéfice de cette politique publique ont connu une régression.

Les vingt-trois joueurs de l'équipe nationale présentent vingt-trois parcours de formation de très grande qualité, bien souvent dans des clubs aux moyens modestes. Il importe de préserver cette richesse associative. Or ces clubs traversent une période difficile, caractérisée par la baisse des dotations des collectivités, la réduction du nombre de contrats aidés, l'ubérisation du sport, le manque de reconnaissance pour le bénévolat, ainsi que la diminution en 2018 des crédits du Centre national pour le développement du sport.

Madame la ministre, face à l'afflux probable de nouveaux licenciés à la suite de l'engouement provoqué par cette victoire, comment allez-vous favoriser l'accueil de tous ces jeunes, et pas seulement dans le football ?

Plus largement, le moment n'est-il pas venu de proposer un projet de loi de programmation budgétaire pour le sport, afin de préparer les jeux Olympiques de 2024 à Paris dans les meilleures dispositions, animé par des ambitions fortes dans la construction de l'héritage olympique, par-delà la recherche de médailles, avec l'augmentation du nombre de pratiquants, le développement des équipements de proximité, le désengorgement de la filière des métiers du sport ou bien encore la promotion du sport scolaire ? Comment entendez-vous relever ces défis ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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Réponse du Ministère des sports publiée le 20/07/2018

Réponse apportée en séance publique le 19/07/2018

Mme Laura Flessel, ministre des sports. Monsieur le sénateur Lozach, depuis un an, le sport français connaît une période exceptionnelle, tant au niveau de ses résultats que de l'obtention de grands événements sportifs. (Exclamations sur diverses travées.)

M. Patrick Kanner. C'est aimable pour moi !

Mme Laura Flessel, ministre. Cette situation nous oblige à faire ce qui n'a jamais été fait.

Comme vous l'avez rappelé, j'ai engagé une réforme profonde de la gouvernance du sport français, gouvernance qui n'a pas bougé depuis soixante ans.

M. Rachid Temal. Ah oui ?

Mme Laura Flessel, ministre. Il y a encore une heure, je présidais le dernier comité de pilotage de ce chantier. Tous les acteurs étaient présents. Les représentants des collectivités territoriales, des mouvements sportifs et du monde économique ont salué la très grande qualité de ce travail collectif et ils ont jugé historique le résultat auquel nous étions parvenus. Historique, car, depuis le 13 septembre dernier, le sport français est au rendez-vous avec l'histoire, et c'est le genre de rendez-vous qu'on n'a pas le droit de manquer.

Cette nouvelle gouvernance va conduire à une mutation économique du modèle sportif français,…

M. Jacques Grosperrin. Avec une baisse des budgets !

M. Rachid Temal. Et la suppression des contrats aidés !

Mme Laura Flessel, ministre. … parce que, je l'assume, ce n'est pas le rôle de l'État de financer durablement les clubs.

L'État accompagnera les acteurs associatifs dans cette période de transition – c'est pourquoi j'ai décidé de libérer une enveloppe de 5,6 millions d'euros pour le soutien aux clubs en difficult頖, mais le changement doit avoir lieu vers un modèle économique moins dépendant des fonds publics. C'est cela l'autonomie du mouvement sportif.

Pour le reste, vous le savez comme moi, la discussion budgétaire est en cours. Nous devrons trouver les moyens de financer nos ambitions en matière de haute performance et d'accès à la pratique, car le sport ne peut avancer que sur deux jambes. (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)

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