Question de M. DAGBERT Michel (Pas-de-Calais - SOCR) publiée le 06/07/2018
Question posée en séance publique le 05/07/2018
M. Michel Dagbert. Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.
Madame la ministre, la facilité aurait été de vous interroger sur le report du plan Pauvreté. Mais, comme chacun ici le sait, en juillet-août, les pauvres dépensent un fric fou sur les plages
Aussi ma question portera-t-elle sur ce grand malade qu'est l'hôpital public.
J'ai été surpris que, en répondant au député Alain Bruneel, avant-hier, vous ayez eu des mots forts, très forts, qualifiant de « mercenaires » les médecins qui se tournent délibérément vers l'intérim et sont payés jusqu'à 2 000 euros pour une garde.
Si, sur le plan éthique et moral, cette situation est des plus choquante, nous en convenons, n'en faites pas l'arbre qui cache la forêt, car elle ne saurait, à elle seule, expliquer le mal profond dont souffre notre système de santé, plus particulièrement l'hôpital public.
Je n'insisterai pas non plus sur l'état de tension qui y règne, si ce n'est pour saluer l'ensemble des professionnels qui œuvrent au quotidien, y compris à l'heure où nous parlons, et qui s'apprêtent à vivre un été dont on peut craindre qu'il ne soit celui de tous les dangers.
Vous voulant rassurante, docteur, vous avez dit que l'hôpital public était « monitoré ». Quand on commence à mettre un patient sous moniteur, c'est qu'on redoute l'arrêt cardiaque
Vous êtes loin de rassurer les acteurs de l'hôpital public, notamment celles et ceux qui auront à gérer l'afflux de patients cet été, alors même que des services seront fermés, faute de médecins.
Madame la ministre, sur quels dispositifs comptez-vous vous appuyer si l'alarme du monitoring vient à se déclencher dans nos centres hospitaliers comme dans nos hôpitaux de proximité ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur des travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, du groupe Union Centriste et du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement publiée le 06/07/2018
Réponse apportée en séance publique le 05/07/2018
M. Christophe Castaner, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le sénateur, il est important de rappeler l'engagement de la puissance publique, du Gouvernement, pour nos hôpitaux. Ainsi, le budget de nos hôpitaux publics augmente cette année de 1 milliard d'euros, afin de développer, partout où c'est nécessaire, les moyens d'apporter soins et assistance à celles et ceux qui en ont besoin.
Cela n'empêche pas l'apparition de situations de tension dans un grand nombre d'hôpitaux, notamment à certains moments de l'année, en particulier l'été.
Il y a d'abord la question de la gestion du risque chaleur. La météo des derniers jours montre bien toute l'importance de pouvoir mobiliser et impliquer l'ensemble des acteurs du secteur hospitalier, mais aussi les collectivités locales, dans le cadre du plan national Canicule, que la ministre anime. Il s'agit de mener des actions de sensibilisation et d'accompagnement des personnes les plus vulnérables, qu'elles se trouvent dans un EHPAD, à l'hôpital ou à leur domicile d'où l'importance que les maires se mobilisent. La ministre s'est rendue, le 29 mai dernier, au centre hospitalier de Versailles, afin de vérifier le fonctionnement des dispositifs mis en place pour anticiper et gérer l'impact sanitaire des périodes de canicule.
Il importe aussi de se pencher sur la question de la ressource humaine, particulièrement pendant la période estivale. La ministre des solidarités et de la santé a pris la situation en main avec les agences régionales de santé. Une enquête a été réalisée fin mai auprès de l'ensemble de l'offre hospitalière française, pour connaître le taux prévisionnel de lits ouverts en juillet et en août dans chaque région. Un tableau de suivi quotidien est établi en vue de garantir une capacité d'offre de soin suffisante.
Nous veillons également veiller à augmenter la capacité d'accueil des services des urgences, notamment dans les zones touristiques. La ministre a confié une mission à cette fin.
Vous le voyez, s'il y a effectivement des tensions, nous avons un service public de qualité, capable de répondre aux besoins dans de bonnes conditions, même si bien sûr tout n'est pas parfait, et l'on sait pouvoir compter sur l'ensemble des acteurs
M. le président. Il faut conclure !
M. Christophe Castaner, secrétaire d'État. du milieu hospitalier pour garantir la meilleure sécurité aux patients.
M. le président. La parole est à M. Michel Dagbert, pour la réplique.
M. Michel Dagbert. Rendez-vous est pris, monsieur le ministre, en septembre, en espérant que, d'ici là, la situation aura pu être gérée, car la circulaire du 23 mai a suscité beaucoup d'émoi, y compris chez les directeurs de centre hospitalier. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)
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