Question de M. LÉVRIER Martin (Yvelines - LaREM) publiée le 08/06/2018

Question posée en séance publique le 07/06/2018

M. Martin Lévrier. Ma question s'adressait à M. le ministre de l'éducation nationale.

Un tiers des lycéens, soit 665 000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel. M. le ministre Blanquer a rappelé que le lycée professionnel doit redevenir un grand atout pour notre pays, un catalyseur de promotion, un tremplin vers une destinée choisie.

Pour dynamiser ces lycées, il a annoncé des mesures d'importance, dont deux qui rapprochent les lycées du monde de l'alternance.

La première est la création de campus d'excellence. Ces campus, au nombre de trois par région, et le dynamisme qu'ils dégageront sauront susciter l'envie et motiveront les jeunes. Ils comprendront des établissements proposant des filières professionnelles allant du CAP à la licence, un internat, des infrastructures sportives et culturelles, des incubateurs d'entreprises, mais aussi des centres de formation d'apprentis.

La seconde mesure est la création, dans chaque lycée professionnel, d'unités de formation en apprentissage. Les jeunes pourront ainsi confronter leurs expériences, passer d'une filière à l'autre sans remettre en cause leur cursus, appréhender d'une manière plus sereine le monde de l'entreprise.

L'objectif est clair : créer des synergies entre les formations initiales et l'alternance. Pour autant, ne faudrait-il pas aller plus loin ? Ne serait-il pas pertinent de lisser les heures de cours sur les trente-six semaines d'enseignement pour les professeurs de formations initiales ? Organiser ainsi le temps scolaire ne permettrait-il pas d'avoir une cohérence d'organisation, de favoriser le partage d'expérience entre enseignants et formateurs et la coconstruction de leur approche pédagogique ? (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

- page 5593


Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement publiée le 08/06/2018

Réponse apportée en séance publique le 07/06/2018

M. Christophe Castaner, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le sénateur Lévrier, j'apprécie votre question (Rires sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain.)… J'apprécie toutes vos questions, mesdames, messieurs les sénateurs, et je mets bien entendu toujours le même soin à y répondre ! (Exclamations amusées.)

Nous aurons l'occasion, monsieur le sénateur, d'évoquer vos propositions, qui semblent frappées au coin du bon sens, dans le cadre de la discussion parlementaire à venir.

Je voudrais réaffirmer devant le Sénat que la voie professionnelle constitue la seconde priorité dans le temps, après l'école primaire, du Gouvernement.

La voie professionnelle scolarise 650 000 élèves du CAP jusqu'au baccalauréat professionnel, et nous souhaitons faire de cette filière un parcours de réussite, grâce à l'engagement constant et à l'expertise des 70 000 professeurs de lycée professionnel – environ 59 000 dans le secteur public et 10 000 dans le privé. Je sais que nous nous rassemblons sur ce sujet.

La réforme présentée par le ministre de l'éducation nationale répond à des objectifs ambitieux : davantage d'accompagnement à la réussite, d'aide à l'orientation et d'opportunités pour poursuivre des études après le bac. Ainsi, 2 000 places supplémentaires sont créées dès la rentrée 2018 en classes passerelles vers le BTS afin de favoriser la réussite des élèves issus de la voie professionnelle.

Un dernier objectif est d'accompagner les jeunes vers l'insertion professionnelle avec des solutions adaptées au plus près du territoire. Différents leviers sont mobilisés pour cela, mais il est essentiel que nous puissions promouvoir l'innovation pédagogique et la personnalisation des parcours ; c'est le sens de la proposition que vous avez formulée. Il faut aussi réfléchir à la création de campus de nouvelle génération afin d'inventer des lieux adaptés.

Enfin, cette réforme doit évidemment s'articuler avec le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, tant la formation initiale que la formation professionnelle tout au long de la vie étant concernées. C'est dans ce cadre que vous aurez l'occasion de discuter de ces sujets avec les ministres compétents. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

- page 5593

Page mise à jour le