Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - LaREM) publiée le 31/05/2018
M. Dominique Théophile attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire sur le manque de moyens financiers dont souffre la recherche sur la prolifération des Sargasses.
La multiplication de ces algues dans les Antilles depuis 2011 s'est désormais étendue à la Guyane et menace la santé de l'homme, l'écosystème du littoral et l'économie touristique.
Même si l'on suppose que leur développement massif au-delà de la mer des Sargasses est dû à l'anthropisation du littoral, des recherches scientifiques complémentaires doivent être menées pour déterminer leur mode de reproduction et les moyens de s'en débarrasser.
Deux expéditions scientifiques ont été menées en 2017 afin de percer le mystère. À Marseille, des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) exploitent des échantillons recueillis dans l'Atlantique. Les premiers résultats sont attendus à la fin de l'année 2018.
Pour aider à la compréhension des échouages, il faut connaître le coupable. Il y a 350 espèces de sargasses dans le monde. Sur les trois formes qu'on a identifiées, il faut savoir exactement laquelle nous concerne. Ensuite, on pourra étudier la connexion entre les populations de l'Atlantique nord et celles que l'on voit actuellement aux Antilles.
À cet effet, les scientifiques ont collecté un stock de sargasses afin de les analyser pour connaître leur mode de dispersion à la surface de l'océan. Cette connaissance précieuse constituerait un moyen fiable de lutte contre le phénomène. Les chercheurs déplorent cependant un manque de plusieurs centaines de milliers d'euros pour traiter les échantillons récoltés.
Aussi, il lui demande de bien vouloir lui détailler les moyens financiers qu'il compte allouer à la recherche sur les algues sargasses.
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Transmise au Ministère de la transition écologique et solidaire
Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 24/01/2019
Le Gouvernement a pris en compte l'ampleur des enjeux liés à l'échouage massif d'algues sargasses qui envahissent l'ensemble du littoral des îles des Antilles et les conséquences qu'elles produisent en matière de nuisances affectant l'environnement marin, la santé humaine, le tourisme et les activités économiques. Lors de leur visite aux Antilles en juin 2018, le ministre de la transition écologique et solidaire et la ministre des Outre-mer, ont annoncé un plan d'action accompagné de crédits supplémentaires pour le ramassage, la collecte et le traitement des sargasses. Ce plan prévoit également un renforcement de la recherche et de l'innovation ainsi que de la coopération régionale et internationale. En matière de recherche sur les algues sargasses, le ministère de la transition écologique et solidaire soutient depuis 2015 l'institut de recherche pour le développement (IRD) et ses partenaires sur des actions de recherche sur ces algues au niveau français. Une étude (représentant 160 K) a été engagée dans l'objectif de comprendre à grande échelle les flux de gènes, la connectivité génétique et la diversité génétique entre les différentes populations de sargasses, en utilisant la génétique des populations, basée sur des échantillons prélevés en 2017 lors de deux campagnes océanographiques. L'analyse des premiers résultats sera disponible en 2018. Le plan d'action annoncé par les ministres en juin 2018 comporte un volet de recherche fondamentale qui approfondira les travaux déjà menés et surtout visera à répondre aux nombreuses questions qui se posent encore sur l'origine de ce phénomène d'échouage massif. Ce volet s'est traduit par un programme de recherche, coordonné par l'agence nationale de la recherche (ANR), qui a été annoncé lors de la conférence régionale de début octobre 2018. Il associe au financement de l'ANR celui d'autre acteurs (collectivités territoriales : Guadeloupe, Martinique, Guyane ; Ademe, Brésil) pour un montant d'environ 9 M. Ce programme de recherche comporte quatre volets : caractérisation des sargasses ; détection et prévision des échouages ; collecte et valorisation ; impacts des échouages et moyens d'y remédier. Les projets seront sélectionnés dans le cadre d'un appel à projets. Cette sélection interviendra en 2019 après une phase d'évaluation.
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