Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 31/05/2018
M. François Bonhomme interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'inquiétude des infirmiers libéraux relative à l'extension de la vaccination aux pharmaciens.
L'annonce de la généralisation de la vaccination en officine a été faite alors même qu'elle s'était engagée à réunir l'ensemble des acteurs afin de faire le bilan des expérimentations menées en région.
À l'heure actuelle, les injections de vaccins réalisées par les infirmiers libéraux sont incluses dans les séances de soins infirmiers, ou gratuites en cas d'actes multiples, ce qui ne permet, hélas, pas de les quantifier.
Les représentants de la profession en appellent ainsi à une valorisation de la vaccination. Ces derniers considèrent qu'il serait inapproprié de rémunérer les pharmaciens pour la vaccination alors que les infirmiers libéraux ne le seraient pas.
La fédération nationale des infirmiers souhaite par ailleurs la possibilité de facturer les vaccins pour les infirmiers libéraux durant l'expérimentation afin d'avoir des statistiques fiables quant au nombre de vaccins réalisés.
Outre les problèmes liés à la rémunération de l'injection vaccinale, les infirmiers libéraux dénoncent le manque de coordination et de communication existant entre les pharmaciens d'officine et les autres professions médicales. Il rappelle en effet que si les pharmaciens disposent de leur propre dossier pharmaceutique, ces derniers ne communiquent pas avec les autres professionnels de santé.
Dans cette optique, la fédération nationale des infirmiers demande à se doter d'un carnet vaccinal permettant aux infirmiers d'avoir l'historique des vaccins réalisés sur un patient.
À l'aune de ces inquiétudes, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend organiser une concertation avec les acteurs concernés avant d'étendre la vaccination en officine.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/12/2018
L'expérimentation de la vaccination par les pharmaciens répond notamment à un enjeu de simplification des parcours inscrit dans le plan « priorité prévention » présenté par le Premier ministre le 26 mars 2018 dans le cadre du Comité interministériel pour la santé. Il est important de multiplier les occasions de se faire vacciner et lever tous les freins qui peuvent exister pour participer à cette exigence de protection collective. La première année d'expérimentation de la vaccination antigrippale en Auvergne Rhône Alpes et en Nouvelle Aquitaine par les pharmaciens a montré un engouement fort des pharmaciens pour cette nouvelle mission et une adhésion des patients : presque 60 % des pharmacies des deux régions expérimentatrices ont participé et ce sont près de 160 000 personnes qui ont été vaccinées par leur pharmacien. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 généralise cette nouvelle mission à partir de la campagne 2019-2020. D'ici là, ce sont deux nouvelles régions qui rejoignent l'expérimentation dès l'automne 2018 : Hauts de France et Occitanie. Dès cette année, c'est aussi la compétence des infirmières pour cette vaccination qui est élargie. Les textes leur permettant de vacciner contre la grippe les primovaccinés ont été publiés au Journal officiel du 26 septembre 2018. Néanmoins, l'enjeu ne porte pas uniquement sur la vaccination contre la grippe. La ministre a donc saisi la Haute autorité de santé pour ouvrir une réflexion plus grande sur l'élargissement des compétences vaccinales des sages-femmes, infirmières et pharmaciens, pour d'autres vaccinations.
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