Question de Mme LANFRANCHI DORGAL Christine (Var - Les Républicains-A) publiée le 24/05/2018
Mme Christine Lanfranchi Dorgal attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la fermeture annoncée des centres d'information et d'orientation (CIO) qui représentent environ 390 points d'accueil.
Ils sont ouverts gratuitement au public de la 6éme à l'université ainsi qu'à toute personne, jeune ou adulte, recherchant des informations sur les études et les métiers et offrent également les services des psychologues de l'éducation nationale.
Les CIO contribuent activement au service public régional de l'orientation (SPRO) en recherchant, en partenariat avec d'autres acteurs locaux, des solutions pour des publics très variés allant des jeunes scolarisés, déscolarisés, ou décrocheurs, aux détenus, aux personnes nouvellement arrivées en France, souhaitant un retour en formation initiale, mais aussi pour des adultes en reconversion et des demandeurs d'emploi.
Si ce service disparaît les inégalités sociales se creuseront davantage et la désertification des territoires ruraux s'aggravera d'autant plus.
Il est à craindre que les officines privées, déjà bien implantées dans certains territoires, prennent le relais encourageant ainsi la privatisation de l'information.
Par ailleurs, le transfert des directions régionales de l'office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP) aux régions laisse craindre que les informations ne soient plus équitablement données à l'ensemble des jeunes, mais soumises aux exigences locales, remettant en cause ce droit fondamental, inscrit dans le droit de l'éducation, d'un accès à l'information.
L'information risque de ne plus être nationale et sera très inégale d'une région à l'autre. Cette mesure impose également à 270 personnes de choisir entre la région et l'État.
En conséquence, elle lui demande qu'elle réponse il peut apporter aux préoccupations légitimes des personnels des CIO.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/08/2018
En France l'orientation ne fonctionne pas de façon satisfaisante. Face à ce constat largement partagé, le gouvernement entend apporter des réponses mieux adaptées aux besoins spécifiques de chaque élève tout au long de la scolarité. Cela se traduit par une nouvelle conception de l'orientation et par un nouveau partage de compétences entre l'Etat et les régions pour une meilleure éducation à l'orientation dès le collège. C'est un des objectifs du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Ce projet de loi prévoit que les régions, qui sont au contact du tissu économique et des opportunités de l'avenir, auront clairement en charge l'information sur les métiers et les formations. Les établissements scolaires seront le lieu du processus de l'orientation au plus près des aspirations et des besoins des élèves (information, conseil, accompagnement, vux). L'Etat conservera naturellement l'affectation des élèves. Afin de permettre aux régions d'exercer pleinement leur mission d'information des élèves et des étudiants, le projet de loi prévoit notamment de renforcer leur implication dans la production et la diffusion de l'information à l'attention des publics scolaires et universitaires portant sur les métiers et les formations : - en transférant aux régions les missions actuellement exercées par les délégations régionales de l'ONISEP (DRONISEP) en matière de diffusion régionale de la documentation et d'élaboration des publications à portée régionale ; - en instaurant expressément un lien entre l'opérateur national ONISEP et les régions en matière de diffusion de la documentation. Les dispositions du projet de loi ne remettent pas en cause l'existence de l'ONISEP qui continuera ainsi à assurer ses deux missions essentielles au niveau national : - la production de bases documentaires nationales des formations diplômantes et certifiantes ; - la production éditoriale de ressources pédagogiques d'orientation scolaire, d'information sur les parcours de formation et sur les métiers. Par ailleurs, afin de garantir une unité dans le service public offert aux usagers sur tous les territoires, une réflexion est en cours concernant la définition d'un cadre national d'actions pédagogiques en faveur de l'information et l'orientation des élèves. Ce cadre pourrait être établi conjointement entre l'Etat et les régions par l'intermédiaire de l'association Régions de France. Cet accord se substituerait à celui conclu à la suite du vote de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale. Ce nouvel accord permettrait de garantir la diffusion d'une information exhaustive et objective, non limitée aux offres de formation ou aux bassins d'emploi du seul territoire régional, tout en restant adaptée à la diversité des territoires et aux différents publics collégiens, lycéens ou étudiants. Dans ce contexte, l'objectif est que l'État concentre son action dans les établissements scolaires pour renforcer l'accompagnement de proximité des élèves et des équipes pédagogiques, et parvenir à un maillage territorial plus fin. C'est pourquoi les professeurs et les psychologues de l'éducation nationale (PsyEN) ont vocation à voir leur rôle renforcé en matière d'accompagnement des élèves dans leurs choix d'orientation. En marge du processus d'élaboration de la loi, compte tenu du transfert de l'information sur les formations et les métiers aux régions et d'un investissement plus important attendu des personnels dans les établissements scolaires, une évolution du maillage territorial des CIO est envisagée. Tout en respectant l'obligation légale (art. L. 313-4 du code de l'éducation) de maintenir au moins un centre public d'orientation dans chaque département, une réflexion autour de l'évolution de la carte des CIO doit être menée avec les régions. Cette réflexion prendra en compte les besoins des différents publics.
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