Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 24/05/2018
Mme Nassimah Dindar attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation alarmante de l'offre de soins à La Réunion.
L'offre de soins à La Réunion est en-deçà des besoins des patients réunionnais depuis plusieurs décennies.
La Réunion connaît actuellement une grande disparité en termes d'offre de santé sur l'ensemble de son territoire. En effet, la santé de nos compatriotes est fondamentale pour que chacun, dans notre pays, en France hexagonale comme dans la France des outre-mer puisse avoir un égal accès aux soins.
De plus, il convient de noter que, depuis la loi de départementalisation en 1946, les Réunionnais connaissent un retard quant à l'offre de santé qui ne répond manifestement toujours pas à leurs attentes réelles.
Également la population réunionnaise est confrontée à des enjeux considérables qui ne sont pas à négliger : la question du vieillissement de la population, la forte prévalence des maladies chroniques comme le diabète, la dengue ou encore l'insuffisance rénale chronique.
Conformément aux orientations nationales, les établissements sanitaires réunionnais connaissent une réduction importante de leurs subventions afin de répondre aux efforts d'économies suscités par le Gouvernement. Ces baisses de subventions entraînent une précarisation des prestations hospitalières et mettent en péril l'offre de soins de La Réunion, déjà très délicat.
Enfin, La Réunion possède de nombreuses cliniques qui sont susceptibles de réduire leurs prestations de soins à l'égard des Réunionnais, ce qui conduit alors à la fermeture de certaines thérapies indispensables.
C'est pourquoi elle souhaite savoir quelles sont les dispositions et mesures qui seront mises en œuvre en vue de remédier à cette situation inquiétante concernant l'offre de soin à La Réunion.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018
Le Gouvernement a fait de l'amélioration de l'accès aux soins une priorité. Cette ambition a été déclinée au sein de la Stratégie nationale de santé, portée par la ministre des solidarités et de la santé. Elle fixe le cadre de la politique de santé des cinq prochaines années et notamment des objectifs forts de réduction des inégalités sociales et territoriales tout en maintenant des exigences de qualité et de sécurité des soins au plus haut niveau. Au sein de cette Stratégie nationale de santé, un volet spécifique est dédié à l'amélioration de la santé en outre-mer. En effet, la progression des maladies chroniques et en particulier du diabète, de même que l'exposition à des risques épidémiques infectieux posent de réels enjeux de santé publique sur les territoires d'outre-mer et en particulier à La Réunion. Les efforts en matière de prévention, de dépistage et de veille sanitaire seront intensifiés. L'offre de soins, pour répondre au mieux aux besoins de la population, doit également s'adapter en tenant compte des particularités du territoire réunionnais. Le renforcement de l'attractivité de l'île pour les professionnels de santé constitue un enjeu prioritaire pour structurer une offre de soins de qualité et c'est pourquoi des mesures d'accompagnement sont à l'étude pour faciliter les parcours des professionnels engagés en outre-mer, depuis la formation jusqu'aux conditions d'exercice. Le caractère insulaire et l'éloignement géographique appellent également à la mise en place de solutions adaptées pour permettre à la population d'accéder à une offre de soins graduée. Ainsi, la ministre des solidarités et de la santé a posé un cadre permettant de proposer des solutions innovantes et accorde une place essentielle à la pluralité de la réflexion et des propositions associées. Par ailleurs, afin d'appuyer la structuration d'une offre de soins adéquate, les établissements de la Réunion seront accompagnés jusqu'en 2020 et ont déjà bénéficié d'un soutien exceptionnel de près de 16 millions d'euros en 2017, dont 14 pour le centre hospitalier universitaire de Saint-Denis. Cet établissement a également reçu un avis favorable en janvier 2018 pour son projet d'investissement et bénéficiera d'une aide nationale de 40 millions d'euros, sous réserve que les recommandations faites par le comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins soient respectées. Grâce à la mobilisation et à la concertation avec l'ensemble des intervenants, une coordination efficace des moyens présents sur l'île et sur le continent pourra être mise en place, sous l'égide de l'agence régionale de santé et en adéquation avec les orientations de la Stratégie nationale de santé.
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