Question de Mme TOCQUEVILLE Nelly (Seine-Maritime - SOCR) publiée le 03/05/2018
Mme Nelly Tocqueville attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale au sujet de la réforme du baccalauréat et du lycée et notamment sur la place des sciences économiques et sociales dans le projet à venir.
Il y a 50 ans, les sciences économiques et sociales étaient introduites au lycée, permettant l'entrée d'une « troisième culture », aux côtés des humanités et des sciences, contribuant à l'enrichissement de la formation intellectuelle et citoyenne des lycéens, en leur permettant également de cultiver leur esprit critique et d'ouverture.
Chaque jour, l'actualité nous rappelle la nécessité, pour chacun, de disposer des outils d'analyse proposés par léconomie, la sociologie et les sciences politiques afin de mieux appréhender l'environnement dans lequel nous évoluons, de mieux saisir les enjeux du monde qui nous entoure. Les grandes questions démocratiques contemporaines, l'avenir de la croissance, la mobilité sociale, les dynamiques d'emploi, l'analyse des inégalités, les effets contrastés de la mondialisation ou les défis de la construction sont autant d'exemples de sujets traités plus profondément par cette discipline.
Aujourd'hui, la série ES, dont les sciences économiques et sociales sont le pivot, a participé à la démocratisation du lycée en permettant à près d'un tiers des élèves de s'y intéresser et de s'y épanouir, en dehors des filières traditionnelles littéraires et scientifiques. Cette filière permet un recrutement social particulièrement varié et bénéficie de débouchés diversifiés et de bon taux de réussite dans l'enseignement supérieur.
Actuellement, les sciences économiques et sociales sont absentes du collège et des enseignements obligatoires en première et terminale, ce qui n'est pas satisfaisant pour favoriser l'orientation des jeunes et éviter les choix par défaut. Un minimum de trois heures hebdomadaires pour les secondes générales serait particulièrement intéressant.
Elle attire donc son attention pour lui signifier l'importance de cette matière et l'interroger pour savoir si la réforme à venir permettra d'intégrer les sciences économiques et sociales au tronc commun de la classe de seconde générale et technologique.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 19/07/2018
La réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique va contribuer à consolider la culture économique des lycéens français. Un certain nombre de mesures concourent à cet objectif : en classe de seconde générale et technologique, un enseignement de sciences économiques et sociales est introduit dans le tronc commun des enseignements à raison d'une heure trente par semaine. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle puisque les sciences économiques et sociales, jusqu'alors choisies uniquement comme enseignement d'exploration optionnel, deviennent désormais obligatoires et partie constitutive de la culture commune de tous les lycéens ; en classes de première et de terminale, l'objectif est de préparer les élèves à ce qui les fera réussir dans l'enseignement supérieur. Cela se traduit par des parcours plus progressifs sans les enfermer dans l'enseignement supérieur. Dans ce cadre, les sciences économiques et sociales peuvent être choisies par les élèves en tant qu'enseignement de spécialité de quatre heures en classe de première et de six heures en classe de terminale. L'organisation nouvelle des enseignements dans le cycle terminal doit permettre des choix diversifiés complétant cet enseignement. L'association rendue possible des sciences économiques et sociales avec des disciplines scientifiques telles que les mathématiques ou des disciplines littéraires permet ainsi une diversification des parcours selon le projet de l'élève grâce au choix de trois enseignements de spécialité en classe de première et de deux enseignements de ce type en classe de terminale. À titre d'exemple, les sciences économiques et sociales peuvent s'articuler avec l'enseignement de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » auquel pourront participer les professeurs de sciences économiques et sociales pour la partie sciences politiques. De plus, une option de « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (DGEMC) de trois heures peut être choisie en classe de terminale ce qui permet d'élargir l'éventail des possibilités des élèves en matière de poursuites d'études supérieures. Ces modifications dans la structure des enseignements s'accompagnent d'une rénovation des contenus de programme, pour laquelle le Conseil supérieur des programmes a remis ses premières préconisations au début du mois de mai 2018. Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, les sciences économiques et sociales ont toute leur place dans la nouvelle organisation du baccalauréat et du lycée général et technologique.
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