Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 20/04/2018
Question posée en séance publique le 19/04/2018
Mme Brigitte Lherbier. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Madame la ministre, le désordre règne à l'université. Des poubelles, des chaises, des tables sont transportées devant les portes d'entrée ; des cours et des examens sont suspendus.
Mme Esther Benbassa. Même à Sciences Po !
Mme Brigitte Lherbier. Le président de l'université de Lille m'a dit son inquiétude face aux pratiques des bloqueurs, notamment sur le site de la faculté de droit, de sciences politiques et sociales, que je connais particulièrement bien pour y avoir enseigné jusqu'à mon élection au Sénat, et où des tensions ont eu lieu ces derniers temps.
Le doyen de cette faculté m'a tenue informée, car il sait à quel point je suis attachée à cette faculté.
Une note récente du renseignement territorial, dont vous avez certainement eu connaissance, indiquait : « Les blocages sont réalisés par une poignée de personnes qui n'ont, pour la plupart, aucun lien avec la sphère éducative. » Quelques milliers face à 2,5 millions d'étudiants qui veulent travailler ! (Mme Esther Benbassa s'exclame.)
Il y a quelques semaines, le Président de la République souhaitait commémorer Mai 68. Il faut croire que les bloqueurs de facultés l'ont entendu, car ils sont en train d'exaucer son vœu.
Pourtant, quelques jours plus tard, il dénonçait « les manipulations politiques extérieures responsables des violences dans plusieurs universités ».
Alors, quel est le choix du Gouvernement ? Est-il bercé par la nostalgie de Mai 68 ? Comme à Notre-Dame-des-Landes, le rétablissement de l'État de droit se limitera-t-il au discours ? Ou bien le Gouvernement est-il fermement décidé à user de son autorité pour qu'une minorité militante ne gâche pas l'année universitaire de la grande majorité des étudiants ?
Où en êtes-vous, madame la ministre, et que comptez-vous faire pour que les étudiants puissent étudier ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et du groupe Union Centriste.)
Mme Esther Benbassa. Leur donner des moyens !
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 20/04/2018
Réponse apportée en séance publique le 19/04/2018
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice Brigitte Lherbier, je tiens à vous rassurer, les examens ont eu lieu cette semaine à l'université de Lille.
Mme Esther Benbassa. Ce n'est pas vrai !
Mme Frédérique Vidal, ministre. Je suis en contact permanent avec le président de cette université. Les épreuves ont été délocalisées et se sont déroulées en toute sécurité.
C'est un engagement que nous avons pris : les examens auront lieu dans l'ensemble des universités. Il n'y aura ni diplômes bradés ni année blanche pour la très grande majorité des étudiants.
Vous avez raison, c'est une minorité d'étudiants qui font entendre leur voix. Dans certaines facultés, ce ne sont pas des étudiants qui occupent les lieux.
Sur ces travées, comme ailleurs, certains soutiennent cette minorité d'étudiants
Mme Éliane Assassi. Non, soutiennent les étudiants !
Mme Frédérique Vidal, ministre. et n'écoutent pas la très grande majorité des étudiants, que j'ai encore rencontrés ce matin,
Mmes Esther Benbassa et Éliane Assassi. Nous aussi !
Mme Frédérique Vidal, ministre. qui souhaitent effectivement étudier et passer leurs examens. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, du groupe Union Centriste et du groupe Les Républicains.)
Lors de l'examen de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants, vous avez rappelé à quel point vous étiez attachée à ce que les étudiants les plus défavorisés, les étudiants boursiers, puissent avoir accès à l'enseignement supérieur.
Vous avez souligné aussi à quel point il était parfois difficile, pour les étudiants salariés, de réussir dans l'enseignement supérieur.
Pour ma part, j'écoute l'ensemble des étudiants, y compris ceux qui sont boursiers et qui, alors même qu'ils ont travaillé, risquent d'être empêchés de passer leurs examens à cause d'une minorité d'entre eux. (Mme Esther Benbassa s'exclame.) Vous avez eu raison de le rappeler, madame la sénatrice, et je vous en remercie.
Le Premier ministre et l'ensemble du Gouvernement vous le disent avec moi, les examens auront lieu et cette année ne sera pas une année blanche.
M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre !
Mme Frédérique Vidal, ministre. Il y va de la crédibilité de l'université et de ses diplômes ! (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, du groupe Les Indépendants République et Territoires et sur des travées du groupe Les Républicains.)
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