Question de M. MARCHAND Frédéric (Nord - LaREM) publiée le 20/04/2018
Question posée en séance publique le 19/04/2018
M. Frédéric Marchand. Madame la ministre du travail, le combat pour l'emploi est la priorité affichée du Gouvernement, notamment pour les publics qui en sont le plus éloignés. Le 4 avril dernier, vous avez choisi le Nord et l'hébergeur internet OVH pour lancer le volet numérique du plan d'investissement dans les compétences.
L'objectif de ce plan est de consacrer 15 milliards d'euros à la formation de 1 million de jeunes peu qualifiés et de 1 million de demandeurs d'emploi de longue durée faiblement qualifiés, et de transformer en profondeur toute l'offre de formation. Les bénéficiaires seront à 80 % des personnes ne disposant pas du baccalauréat.
Nous ne pouvons que nous féliciter que le Gouvernement intensifie et accélère l'effort de formation professionnelle des plus vulnérables pour les protéger contre le manque de compétences ou l'obsolescence rapide de celles-ci dans un contexte de bouleversements incessants du marché du travail.
Vous l'avez répété dans le Nord, et nous partageons toutes et tous ici ce constat, personne n'est inemployable.
Agir efficacement contre le chômage, c'est d'abord et avant tout développer les compétences, et chacun peut être ainsi formé aux métiers du numérique. Un jeune décrocheur ou une employée au chômage peuvent devenir codeur ou web rédactrice, car le numérique ouvre les portes et les ouvre grand pour les jeunes et les demandeurs d'emploi, quel que soit leur niveau de qualification.
Lutter efficacement pour l'emploi, dans tous les secteurs, c'est l'affaire de tous : le Gouvernement, les régions, Pôle emploi, de nombreuses entreprises, en particulier les PME et TPE.
Toujours dans le Nord, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, vous a présenté l'initiative Proch'Emploi, laquelle vise à aider les entreprises qui peinent à recruter à trouver plus rapidement leurs candidats à l'embauche. Cette initiative est née du constat que de nombreuses offres ne sont pas pourvues, alors que notre taux de chômage est très élevé.
On voit bien, madame la ministre, et le dispositif des emplois francs que vous avez lancé officiellement cette semaine en est une bonne illustration, la nécessité d'une mobilisation générale et de la recherche de solutions toujours plus pragmatiques.
Face à cette grande cause nationale, comment comptez-vous accompagner et encourager davantage encore le volontarisme des collectivités qui s'engagent résolument pour l'emploi ?
Mme Sophie Primas. Donnez-leur de l'argent !
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Réponse du Ministère du travail publiée le 20/04/2018
Réponse apportée en séance publique le 19/04/2018
Mme Muriel Pénicaud, ministre du travail. Monsieur le sénateur Frédéric Marchand, la politique de l'emploi est aujourd'hui surtout concentrée sur la « stratégie compétences » parce qu'il y a, vous le savez, une dynamique de création d'emplois, avec 268 000 créations nettes l'année dernière. Cette tendance se poursuit cette année, selon les estimations, par une hausse de 18 %.
Nous mettons aussi en uvre une stratégie d'inclusion, car rien ne permet, mieux que le travail, l'inclusion, l'émancipation et la cohésion sociales.
Je sais que sur ces travées personne n'accepte cette situation injuste et dangereuse dans laquelle 1,3 million de nos jeunes n'ont pas de perspectives, ne se projettent pas, un habitant des quartiers prioritaires de la politique de la ville, à qualification ou expérience égales, a trois fois moins de chance de trouver un emploi qu'un autre et dans laquelle aussi le taux de chômage est de 18 % pour les personnes non qualifiées, alors qu'il est de 8,7 % pour les autres catégories de la population.
Face à cette situation, il y a les politiques d'État, et la mobilisation des partenaires sociaux, des entreprises.
Les politiques d'État se traduisent par le plan d'investissement dans les compétences que nous avons lancé, et qui sera mené en partenariat très étroit avec les régions, lesquelles ont une compétence clé en matière de formation des demandeurs d'emploi. Je peux vous dire que les régions, dans leur très grande majorité, m'ont confirmé qu'elles signeraient un accord visant à développer ces formations. Ainsi, 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d'emploi pourront accéder enfin aux compétences, qui sont la meilleure protection contre le chômage.
Il y a aussi les initiatives des collectivités territoriales. Pour réussir à mener à bien cette grande cause nationale de l'emploi, il faut que cela se fasse dans les deux sens.
Vous avez rappelé l'initiative prise par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, avec Pôle emploi, consistant à aller au-devant des petites et moyennes entreprises qui ne trouvent pas preneurs pour les emplois qu'elles créent. C'est une bonne démarche, et c'est pourquoi nous l'avons lancée ensemble.
M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre !
Mme Muriel Pénicaud, ministre. Voilà quelques jours, je me suis rendue avec Jacques Mézard et Julien Denormandie à Clichy-sous-Bois pour rencontrer le maire et les représentants des collectivités. Dans les quartiers prioritaires de cette ville, là aussi, il y a un partenariat.
La politique de l'emploi n'est pas une affaire politicienne. Nous devons tous nous mobiliser pour la soutenir, et je compte sur les collectivités locales pour travailler avec nous sur ce sujet. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
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