Question de M. LAFON Laurent (Val-de-Marne - UC) publiée le 29/03/2018
M. Laurent Lafon attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la situation du métier d'herboriste.
En effet, depuis 1941, à la suite de la suppression du diplôme, la profession d'herboriste est entrée dans un vide juridique. Aujourd'hui, les pharmacies ont le monopole sur les plantes médicinales et les prescriptions de ces dernières.
Héritiers de pratiques ancestrales, les herboristes conseillent les personnes à la recherche de remèdes naturels en guise de premiers soins, de compléments ou de prévention. Actuellement, des écoles privées existent, comme l'école des plantes médicinale de Lyon ou l'école de plantes de Paris, qui dispensent des cours notamment en matière de préparations et de conseils en herboristerie, mais ces écoles ne peuvent délivrer qu'un diplôme privé. La pratique de ce métier est donc illégale.
La profession se bat aujourd'hui pour faire reconnaitre sa place à l'heure où la filière connait une demande de plus en plus forte. Pour preuve, comme le rapporte le directeur de l'école des plantes de Lyon, depuis dix ans, le nombre d'élèves inscrits aux formations longues en plantes médicinales a doublé voire presque triplé.
L'encadrement d'une offre de soins, à travers de nouvelles professions comme les naturopathes, ne donne qu'imparfaitement une garantie de soins de qualité lorsqu'un enseignement comme il se faisait auparavant à la faculté de pharmacie apporterait cette garantie, encadrer pour éviter une anarchie d'offre ne répondant qu'imparfaitement à une demande croissante de médecines complémentaires.
De plus, la mise en place de nouveau d'un diplôme reconnu par l'État serait aussi facteur de création d'emplois. C'est pourquoi il lui demande quelle est sa position quant au rétablissement du diplôme d'État d'herboriste et sur l'avenir de ce métier de manière générale.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 09/08/2018
Le diplôme d'herboriste a disparu en France depuis 1941. Les plantes médicinales sont désormais délivrées par les pharmaciens d'officine en application des articles L. 4211-1 et suivants du code de la santé publique. La réglementation permet cependant aux diplômés à la date du 20 septembre 1941 de poursuivre leur exercice jusqu'à extinction de la profession. Les enseignements liés à l'herboristerie et la prise en compte des solutions thérapeutiques qui lui sont associées sont inclus dans le référentiel de formation des études de pharmacie. Par ailleurs de nombreuses unités de formation et de recherche de pharmacie proposent une formation spécialisée en phytothérapie et aromathérapie sanctionnée par un diplôme d'établissement. Le pharmacien possède ainsi une connaissance complète des plantes médicinales touchant à la fois à leur composition, leur effet pharmacologique et leur utilisation à des fins thérapeutiques. En sa qualité de praticien de santé, le pharmacien a également les compétences nécessaires pour dispenser une médication à visée préventive ou curative, des médicaments issus des plantes, notamment dans le cadre de la médication officinale. Enfin, un diplôme d'enseignement supérieur dans le domaine réglementé de la santé n'est créé que s'il correspond à un emploi identifié par le ministère chargé de la santé, au regard des besoins en santé publique notamment. Ce diplôme doit faire l'objet de concertations et d'un travail commun entre le ministère chargé de la santé et celui chargé de l'éducation ou de l'enseignement supérieur. Dans ce contexte, il n'est pas envisagé, actuellement et conjointement avec le ministère chargé de la santé, de réintroduire le diplôme d'herboriste.
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