Question de M. DAUBRESSE Marc-Philippe (Nord - Les Républicains) publiée le 22/03/2018

M. Marc-Philippe Daubresse attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le projet de réforme du baccalauréat et du lycée qui suscite beaucoup d'inquiétudes chez nos concitoyens.
Une des inquiétudes montantes, et notamment de la part du corps professoral, concerne le sort qui sera réservé à l'enseignement des sciences économiques et sociales dites SES.
Alors que l'enseignement au lycée fait la part belle aux sciences dites dures et aux humanités, l'introduction de ces cours de SES a permis d'offrir de nouvelles clés aux élèves afin de décoder le monde qui les entoure, monde toujours plus régi par des stratégies économiques et politiques. Ces outils qui leur sont donnés au travers de l'enseignement des SES sont primordiaux pour analyser au mieux l'actualité toujours plus intense qui s'offre à eux.
L'introduction des SES dans les classes de seconde a eu un effet bénéfique, notamment sur la filière économique et sociale (ES), qui accueille un tiers des lycéens et présente de très bons taux de réussite dans l'enseignement supérieur.
Les SES ne sont présentes ni au collège, ni au sein des enseignements obligatoires en première et terminale, la seule possibilité étant de les étudier en classe de seconde.
Il lui demande donc quelles sont les intentions du Gouvernement à propos de l'enseignement des SES et s'il compte développer cet enseignement en classe de seconde, en l'intégrant au tronc commun et peut-être en débloquant plus d'heures d'enseignement pour cette matière.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 19/07/2018

La réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique va contribuer à consolider la culture économique des lycéens français. Un certain nombre de mesures concourent à cet objectif : en classe de seconde générale et technologique, un enseignement de sciences économiques et sociales est introduit dans le tronc commun des enseignements à raison d'une heure trente par semaine. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle puisque les sciences économiques et sociales, jusqu'alors choisies uniquement comme enseignement d'exploration optionnel, deviennent désormais obligatoires et partie constitutive de la culture commune de tous les lycéens ; en classes de première et de terminale, l'objectif est de préparer les élèves à ce qui les fera réussir dans l'enseignement supérieur. Cela se traduit par des parcours plus progressifs sans les enfermer dans l'enseignement supérieur. Dans ce cadre, les sciences économiques et sociales peuvent être choisies par les élèves en tant qu'enseignement de spécialité de quatre heures en classe de première et de six heures en classe de terminale. L'organisation nouvelle des enseignements dans le cycle terminal doit permettre des choix diversifiés complétant cet enseignement. L'association rendue possible des sciences économiques et sociales avec des disciplines scientifiques telles que les mathématiques ou des disciplines littéraires permet ainsi une diversification des parcours selon le projet de l'élève grâce au choix de trois enseignements de spécialité en classe de première et de deux enseignements de ce type en classe de terminale. À titre d'exemple, les sciences économiques et sociales peuvent s'articuler avec l'enseignement de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » auquel pourront participer les professeurs de sciences économiques et sociales pour la partie sciences politiques. De plus, une option de « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (DGEMC) de trois heures peut être choisie en classe de terminale ce qui permet d'élargir l'éventail des possibilités des élèves en matière de poursuites d'études supérieures. Ces modifications dans la structure des enseignements s'accompagnent d'une rénovation des contenus de programme, pour laquelle le Conseil supérieur des programmes a remis ses premières préconisations au début du mois de mai 2018. Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, les sciences économiques et sociales ont toute leur place dans la nouvelle organisation du baccalauréat et du lycée général et technologique.

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