Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 01/03/2018
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur le fait que la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique a réglementé les emplois dits familiaux qui concernent les membres du Gouvernement, les parlementaires et les présidents d'exécutifs locaux. Cette loi a un champ d'application assez large puisque la réglementation s'étend aux neveux, à l'ancien concubin ou à l'enfant ou au frère de celui-ci. Il est par exemple interdit à un maire de recruter le fils de sa nouvelle épouse et une obligation déclarative est prévue pour le recrutement de la sœur d'une ancienne concubine ou du mari d'une nièce. Toutefois, il semble que le gendre d'un maire peut être recruté par lui sans interdiction ni obligation déclarative. Il lui demande donc s'il n'est pas surprenant que le gendre de la sœur du maire doive être déclaré dans le cadre d'une embauche mais pas le gendre du maire. Il lui demande quelle est l'explication d'une telle différence de traitement.
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Transmise au Ministère de la justice
Réponse du Ministère de la justice publiée le 20/09/2018
Les lois n° 2017-1338 et n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique représentent une avancée majeure pour une plus grande transparence des responsables politiques à l'égard des citoyens. L'encadrement des conditions d'embauche et de nomination des collaborateurs des membres du Gouvernement, des parlementaires et des titulaires de fonctions exécutives locales constitue une mesure phare de cette réforme. En particulier, l'article 15 de la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 interdit à l'autorité territoriale de compter parmi les membres de son cabinet son conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin, ses parents ou les parents de son conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin, ou ses enfants ou les enfants de son conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin. Il lui impose d'informer la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) du fait qu'elle emploie certains autres membres de son cercle familial (son frère ou sa sur, ou le conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin de ceux-ci ; l'enfant de son frère ou de sa sur, ou le conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin de cet enfant ; son ancien conjoint, la personne ayant été liée à lui par un pacte civil de solidarité ou son ancien concubin, ou l'enfant, le frère ou la sur de ces dernières personnes ; le frère ou la sur de son conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin). Par exemple, comme indiqué dans la question, un maire qui emploie au sein de son cabinet le gendre de sa sur doit désormais informer la HATVP. Ce n'est pas le cas, en revanche, dans le cadre d'une embauche de son gendre. À cet égard, le projet de loi initial du Gouvernement prévoyait l'interdiction d'emploi par un exécutif local du conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou concubin des enfants de celui-ci. Le législateur a toutefois choisi de réduire le cercle des interdictions, tout en mettant en place une obligation déclarative auprès de la HATVP beaucoup plus large, allant jusqu'au conjoint du neveu ou de la nièce de l'élu local. Le périmètre de l'interdiction et de l'obligation déclarative a été déterminé souverainement par le Parlement.
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