Question de M. PAUL Philippe (Finistère - Les Républicains) publiée le 15/02/2018
M. Philippe Paul interroge M. le Premier ministre sur la politique du Gouvernement en matière d'accessibilité des zones périphériques, et en particulier du Finistère. Il lui exprime sa très vive inquiétude à la lecture du rapport du conseil d'orientation des infrastructures intitulé « Mobilités du quotidien : répondre aux urgences et préparer l'avenir » remis le 1er février 2018 à la ministre chargée des transports. Le passage consacré aux lignes nouvelles Ouest Bretagne - Pays de la Loire est tout simplement consternant. Il est clair que pour les membres de ce conseil, la problématique du désenclavement ferroviaire de la Bretagne se résume, et encore, à l'amélioration de la liaison Rennes-Nantes. La partie située à l'ouest de cette ligne est tout simplement ignorée. Se bornant à rappeler que « la position de la commission mobilité 21 sur le caractère non prioritaire de ce projet pour l'État renvoyant sa réalisation au-delà de 2030 reste d'actualité », ils proposent de « renvoyer après 2038 la perspective de réalisation des lignes nouvelles en suggérant que cette position soit réexaminée à l'occasion d'une prochaine révision de la programmation au vu des résultats des études menées sur les apports possibles des améliorations susceptibles d'être mises en œuvre sur les lignes existantes ». Les Finistériens pourraient presque les remercier de tant de sollicitude, l'échéance de 2038, soit au minimum dans vingt ans, pouvant s'apparenter à une recommandation d'abandon du projet. Alors que sont désormais attendues les propositions de la mission sur la refonte du modèle de transport ferroviaire, il tient à lui rappeler que l'objectif de placer Brest et Quimper à trois heures de Paris en liaison ferroviaire à grande vitesse n'est pas nouveau, puisqu'il a notamment été acté lors du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire du 18 décembre 2003. Sa réalisation est attendue de longue date par l'ensemble de la population et des acteurs socio-économiques finistériens. Cet objectif ne constitue en rien un caprice ou une lubie, mais une nécessité pour l'accessibilité et le développement d'un département situé à la pointe occidentale de la France et de l'Europe. Aussi, au-delà des missions et des rapports qui se succèdent au fil des ans, il lui demande de donner sans tarder une dimension concrète aux propos qu'il a prononcés le 17 janvier 2018 lors de l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : « ce dont le grand ouest a besoin, ce à quoi le Gouvernement s'engage, c'est de garantir que Brest, Nantes et Rennes disposent de liaisons faciles avec les autres métropoles européennes et de mettre en place des liaisons rapides avec les hubs longs courriers internationaux », le ferroviaire, au départ de Brest et Quimper, étant une composante incontournable de cette garantie.
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Transmise au Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports
Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 10/01/2019
Le 17 janvier dernier, le Gouvernement a décidé d'abandonner le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et de réaménager l'aéroport existant de Nantes-Atlantique pour répondre aux besoins de mobilité aérienne du Grand Ouest. Depuis, ces enjeux font l'objet d'une concertation continue avec les élus des territoires avec la mise en place de la mission conduite par la ministre des transports visant à appuyer les collectivités territoriales et à faire émerger avec elles un « projet stratégique pour les mobilités du Grand Ouest » qui repose sur les volets transports du contrat d'avenir pour les Pays-de-la-Loire et du pacte d'accessibilité pour la Bretagne adoptés par les deux régions. D'ores et déjà, à la suite du déplacement en Bretagne du Président de la République les 20 et 21 juin dernier, plusieurs engagements dans le domaine du ferroviaire ont été annoncés. À l'échelle interrégionale, une amélioration de la liaison ferroviaire entre Rennes et Nantes via Redon est effective depuis septembre 2018 avec une offre renforcée entre les deux métropoles. Pour améliorer la connexion du Grand Ouest aux aéroports d'Île-de-France, les travaux du barreau ferroviaire entre Massy et Valenton reprendront en 2019 pour une mise en service en 2021. Plusieurs actions permettront d'approcher la pointe bretonne à 1h30 de Rennes et à 3h de Paris. À court terme, il convient de fiabiliser les trains à grande vitesse à 3h17 entre Paris et Brest, notamment par l'amélioration de l'exploitation de la gare de Rennes. L'État s'engage également à étudier en priorité l'extension de la ligne nouvelle entre Rennes et Redon. Cette extension permettra ainsi de répondre à l'amélioration des mobilités du quotidien et à une meilleure accessibilité du Finistère sud. Ces éléments seront pris en compte dans le « Pacte girondin pour la Bretagne » qui est en cours de finalisation ainsi que dans le volet programmation de la future loi mobilités qui a été déposé sur le bureau des assemblées.
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