Question de M. VAUGRENARD Yannick (Loire-Atlantique - SOCR) publiée le 14/12/2017
M. Yannick Vaugrenard attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la délocalisation des services clients d'Engie.
Depuis 2016, le groupe Engie a mené en toute discrétion une expérimentation sur ses centres d'appel. Il a décidé de ne plus travailler avec ses sous-traitants français, mais avec des étrangers : douze sites ont été installés au Portugal, au Maroc ou encore à l'île Maurice, car la main d'œuvre y est bien moins chère.
Selon les syndicats, depuis 2007, les effectifs en charge de la relation client ont été divisés par deux, quatre centres d'appels en France doivent fermer d'ici à la fin 2019 et quatre supplémentaires fermeront d'ici à 2020.
Selon les projets de la direction, 90 % de l'activité relations clients sera externalisée d'ici à 2020, dont 50 % à l'étranger, et 30 % dès la fin de cette année. C'est donc la suppression de 1 200 emplois chez des sous-traitants d'Engie qui est ainsi prévue sur notre territoire.
Il faut également rappeler que le groupe a annoncé la suppression de 1 900 postes sur la période 2016-2019.
C'est pourquoi il lui demande, outre l'utilisation insupportable du dumping social par Engie, ce que le Gouvernement compte faire pour que l'État actionnaire pèse sur la direction de la société afin qu'elle mette fin à ces délocalisations, entraînant pour nombre de nos concitoyens la perte de leur emploi.
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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 11/01/2018
Le secteur de l'énergie, au niveau européen comme au niveau national, connaît une transformation profonde impulsée par le déploiement des énergies renouvelables et la nécessité de lutter contre le changement climatique. ENGIE doit s'adapter pour tenir compte des réalités actuelles du monde de l'énergie. Pour rester compétitif sur les marchés de gros et de détail de l'énergie, ENGIE est contraint de repenser ses stratégies d'approvisionnement et de réviser son architecture commerciale. La digitalisation de la relation client s'inscrit dans cette logique, tout comme la possibilité de délocaliser une partie des prestations. En effet, le souci de la maîtrise des coûts au service du consommateur a toujours été et doit rester encore un objectif de l'entreprise. Le Gouvernement est attentif à la dimension sociale de la transformation du groupe ENGIE. En particulier, le respect de l'accord social européen, qu'ENGIE a signé en avril 2016, avec trois fédérations syndicales européennes, implique qu'une offre d'emploi au sein du groupe soit proposée à tout salarié concerné par la réorganisation. Cet accord prévoit également un important effort de formation pour adapter les compétences des salariés aux nouveaux besoins de l'entreprise. Le groupe a ainsi redéployé ou recruté 12 000 collaborateurs sur les solutions clients B2B depuis 2015. Les adaptations du groupe ENGIE au nouveau contexte énergétique lui permettent de redéployer ses moyens financiers sur ses nouvelles priorités, qui s'inscrivent pleinement dans la transition énergétique : production d'électricité bas carbone et solutions clients aux particuliers, entreprises et territoires. À titre d'exemple, entre décembre 2015 et juin 2017, le groupe a réduit de moitié son portefeuille de centrales à charbon ; dans le même laps de temps, ENGIE a fait l'acquisition de SolaireDirect pour développer sa propre plateforme de développement de projets photovoltaïque et remporté de nombreux appels d'offre solaires et éoliens au Mexique, au Brésil, au Pérou, en Inde, en France et dans d'autres territoires. De même ENGIE a remporté la construction de nombreux projets éoliens en France (par exemple deux parcs éoliens offshore), au Royaume-Uni, en Égypte, au Mexique et ailleurs. La transition énergétique est un phénomène qui prend de l'ampleur au niveau mondial et il est important que les entreprises françaises puissent prendre leur place dans ce nouveau contexte énergétique.
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