Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 07/12/2017

Sa question écrite du 30 avril 2015 n'ayant pas obtenu de réponse sous la précédente législature, M. Jean Louis Masson attire à nouveau l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le fait que suite au redécoupage des régions, il n'y aura prochainement plus qu'un seul rectorat pour l'ensemble Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne. Il serait donc logique de permettre dès à présent au département de la Moselle de bénéficier de dispositions spécifiques mises en œuvre en Alsace. C'est tout particulièrement vrai pour l'apprentissage de la langue allemande car la Moselle est le seul des quatre départements lorrains qui a une frontière commune avec l'Allemagne, qui a été l'objet de deux annexions et sur une partie duquel les habitants parlaient une langue d'origine germanique. Or le ministère a pris la décision de supprimer les classes bilangues dans les collèges en 6ème, avec un contrecoup au détriment des sections européennes et plus encore, au détriment des sections ABIBAC. Cette décision est sans doute motivée par une vision égalitariste de l'Education nationale, laquelle conduit hélas à un nivellement par le bas. En particulier, les sections ABIBAC donnent aux élèves une ouverture sur l'Allemagne encore plus importante que les sections européennes. D'ailleurs, ces sections ABIBAC prouvent leur efficacité puisque le taux de réussite y est très supérieur à la moyenne. C'est donc à juste titre que pour les filières concernant la langue allemande, des aménagements dérogatoires sont en préparation par le rectorat de Strasbourg. Il n'y a absolument aucune raison pour qu'il n'en soit pas de même de la part du rectorat Nancy-Metz à l'égard de la Moselle. La situation particulière de ce département prouve qu'il s'agirait là d'une solution de bon sens et il lui demande quelles sont ses intentions en la matière.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/08/2018

Les langues vivantes tiennent non seulement une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l'enrichissement de la personnalité et dans l'ouverture au monde, mais sont également un atout dans l'insertion professionnelle des jeunes en France, comme à l'étranger. L'amélioration des compétences en langues vivantes des élèves français est l'une des priorités du ministre de l'éducation nationale qui porte une attention toute particulière à la relation franco-allemande et à l'enseignement de la langue allemande sur le territoire national. Depuis la rentrée 2017, un effort particulier a été réalisé en ce sens au niveau national. En effet, l'assouplissement de la réforme du collège a permis de réintroduire sous la forme d'un enseignement facultatif de langues et cultures européennes les sections européennes de collège qui avaient été supprimées en 2016. De plus, les ouvertures de classes bilangues ne sont désormais plus dépendantes d'une continuité avec le premier degré. Par conséquent, le nombre d'élèves en dispositif bilangue allemand/anglais est passé de 67 541 en 2016 à 80 167 à la rentrée 2017. Au niveau local, le département de la Moselle, dans le cadre de son dispositif d'enseignement approfondi de l'allemand (DEAA) propose un cursus biculturel aux élèves de collège au travers notamment d'un apprentissage renforcé de la culture et de la langue allemande dans deux disciplines non linguistiques ainsi que d'échanges et d'activités en langue allemande. D'autre part, l'académie de Nancy-Metz bénéficie de plus de 8 % de la ressource nationale enseignante en allemand, ce qui en fait l'un des plus forts taux académiques. Le ministère tient donc compte de la spécificité de cette académie.

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