Question de M. LUCHE Jean-Claude (Aveyron - UC) publiée le 15/12/2017

Question posée en séance publique le 14/12/2017

M. Jean-Claude Luche. Madame la présidente, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, preuve que ce sujet est majeur, non seulement pour l'ensemble des sénateurs, mais encore pour tous les Français, ma question a le même objet que la précédente, posée par mon collègue Michel Raison. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Monsieur le secrétaire d'État, dans nos départements ruraux, isolés, les temps de trajet sont extrêmement longs.

Aussi, l'analyse menée sur les départements ruraux doit être différente de celle qui est faite sur les départements urbains, parce que, vous le savez, notre problème est que nous n'avons pas de TGV, que nous avons des difficultés à maintenir nos aéroports et que nous n'avons pas de routes limitées à 110 kilomètres par heure ni d'autoroutes à 130 kilomètres par heure. Nous avons nos routes départementales, pour lesquelles les conseils départementaux font de gros efforts d'investissement, afin d'en améliorer la sécurité et le confort.

Il ne faudrait pas que l'on en arrive à une France à deux vitesses. (Sourires.) Bien évidemment, nous sommes tous concernés par ces problèmes de sécurité routière, mais, voyez-vous, dans les départements comme les nôtres, on prend souvent des risques en dépassant des véhicules à 50 ou à 70 kilomètres par heure. Aussi, que nous roulions à 80 ou à 90 kilomètres par heure n'est pas le problème essentiel de sécurité routière.

Nous devons bien entendu être vigilants sur la fatigue, sur l'utilisation du téléphone…


M. Gilbert Bouchet. Sur l'alcool !


M. Jean-Claude Luche. … sur l'alcool et sur toutes les substances que certains consomment, mais, monsieur le secrétaire d'État, soyez attentif, ne faites pas n'importe quoi !

Dans ces départements, nous avons besoin de rouler tranquillement, modérément, mais nous sommes très vigilants dans nos pratiques quotidiennes de transport. (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste et du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement publiée le 15/12/2017

Réponse apportée en séance publique le 14/12/2017

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, vous le savez – je m'adresse à l'ensemble de la représentation nationale – près de 3 500 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France l'an dernier.

M. Gilbert Bouchet. C'est reparti !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. Depuis le début de l'année, sur les routes de l'Aveyron, vingt personnes sont mortes. Au-delà de celles qui ont perdu la vie, quelque 72 000 personnes ont été blessées, avec des séquelles physiques, parfois visibles, ou psychologiques importantes. Tous ceux qui, parmi vous, se sont rendus dans un service hospitalier de grands accidentés de la route savent la souffrance que connaissent tant les blessés que leurs proches.

Après douze années de baisse, nous connaissons, depuis 2014, une hausse de la mortalité routière.

M. Gilbert Bouchet. Mais sur quelles routes ?

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. Devons-nous nous y résigner ?

Dans le domaine de la sécurité routière, l'histoire nous a enseigné quelque chose : seules les mesures de rupture, c'est-à-dire des changements de comportement, produisent des effets.

M. Gilbert Bouchet. Ce n'est pas une mesure de rupture !

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. Quand je m'asseyais, enfant, à l'arrière de la voiture (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.), mes parents ne se souciaient vraisemblablement pas du port de la ceinture de sécurité ; je suis certain que, aujourd'hui, pas une seule personne, sur vos travées, n'omet de se retourner, avant d'actionner le démarreur, pour s'assurer que ses enfants sont bien attachés. C'est donc bien une bataille culturelle qu'il faut mener.

Le Premier ministre réunira, au début du mois de janvier prochain, un comité interministériel à la sécurité routière. Il a indiqué être, à titre personnel, favorable à l'abaissement de 10 kilomètres par heures de la vitesse sur les routes bidirectionnelles sans séparateur de voies. Le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, indiquait que 300 à 400 vies pourraient être épargnées chaque année.

M. Gilbert Bouchet. Nous voulons des preuves !

Mme la présidente. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'État.

M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État. D'autres éléments de comportement pourront également être discutés ; je suis certain que vous y serez sensibles. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche. – MM. Jean-Pierre Sueur et Bernard Lalande applaudissent également.)

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